Les paramédicaux des hôpitaux et des centres de santé publique ont entamé, hier, une grève de trois jours à l'échelle nationale pour leurs revendications socioprofessionnelles, à l'appel du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Dans une tournée effectuée dans des hôpitaux d'Alger, plusieurs sit-in ont été organisés à l'intérieur des établissements afin de dénoncer le «mutisme du ministère de la Santé». Au premier jour de cette grève, un service minimum a été assuré de manière à ne pas pénaliser les malades. Selon les syndicalistes, le taux de suivi de cette première journée de grève a été estimé à 81% au niveau national. Le conseil national des paramédicaux a été poussé à recourir à la grève, a estimé Hassan Tamourt, secrétaire général de la section syndicale du SAP au centre Pierre et Marie-Curie du CHU Mustapha Pacha, précisant qu' «auparavant une commission mixte dont le SAP et des représentants du ministère de la Santé se sont réunis et ont finalisé toutes les formalités avec l'ancien ministre de la Santé. Mais lorsqu'on a été invités à une réunion de travail avec le nouveau ministre, ce dernier a occulté les points discutés avec l'ex- ministre Djamel Ould Abbès, affirmant qu'il n'a aucun écrit qui nous concerne». Pour sa part, un gréviste paramédical nous a confié : «Je suis ATS (adjoint technique de santé ATS). Avant, on avait droit à une formation continue, mais avec le nouveau programme de formation dans les écoles, on ne l'a plus». On veut des programmes de formation complémentaire pour évoluer et ne pas rester stagner», a soutenu un autre gréviste du même grade. De son côté, Touri Kamel, secrétaire général de la section syndicale de l'hôpital Mustapha Pacha a indiqué que «le bureau national du syndicat national avait fait des amendements concernant l'évolution de la carrière des paramédicaux, mais on n'a rien reçu de la part de la tutelle jusqu'aujourd'hui», ajoutant : «On demande que la tutelle prenne en charge nos revendications. Notre but, ce n'est pas d'organiser des mouvements de protestation et de paralyser le service, on veut des négociations qui pourront régler nos doléances à des fins qui serviront la population, les malades et le personnel». Les paramédicaux réclament aussi la prime de contagion qu'ils n'ont pas reçue depuis 2008. «Ils nous promettent des choses mais ils n'appliquent rien», réclament les grévistes. A l'hôpital Lamine-Debaghine de Bab El Oued (ex-Maillot), les contestataires étaient nombreux à se rassembler dans la cour de l'établissement. «Cette grève sera maintenue pendant les trois jours. Et si le ministère de tutelle ne répond pas favorablement, des grèves cycliques seront organisées chaque semaine jusqu'à satisfaction totale de nos revendications», a souligné Boudjemaâ Kharzi, secrétaire général de la section des paramédicaux, précisant qu'«aujourd'hui, la protestation vise à réclamer la dignité des travailleurs». Selon ce syndicaliste, lors de la dernière réunion des membres du SAP avec le nouveau ministre, les syndicalistes ont été mal accueillis. «Le Dr Ziari n'a pas accordé de considération à leurs requêtes», a-t-il ajouté. Notons parmi les revendications soulevées par les protestataires, l'inclusion de la formation paramédicale dans l'enseignement supérieur, l'intégration des infirmiers brevetées, ainsi que l'octroi de la prime de garde, de risque et celle des postes supérieurs.