Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
L'annonce d'une intervention militaire booste les «recrutements» chez Aqmi et le Mujao* Un Britannique arrêté hier en Mauritanie alors qu'il se dirigeait vers Tombouctou
Un Britannique a été arrêté hier par les services de sécurité mauritaniens à l'est de la Mauritanie, alors qu'il se rendait à Tombouctou (nord du Mali) pour le djihad. Selon l'agence de presse mauritanienne Sahara Médias, il a reconnu, lors de son interrogatoire mené par les services de sécurité mauritaniens, qu'il «se rendait à Tombouctou pour participer au djihad aux côtés des organisations armées» au nord du Mali. Le djihadiste a été aperçu par des Mauritaniens alors qu'il se déplaçait par bus en direction du nord, lesquels ont alerté les services de sécurité mauritaniens qui ont procédé à son arrestation. Le Britannique d'origine asiatique, selon l'agence de presse, était porté disparu du domicile de son hôte, en Mauritanie, depuis quelques jours. Il avait l'intention de poursuivre son chemin jusqu'à Tombouctou à pied, avant d'en être empêché par les services de sécurité mauritaniens. Il était arrivé à l'est de la Mauritanie en tant que spécialiste en sociologie. Cette tentative de ralliement du nord du Mali pour faire du djihad n'est pas la première du genre. Des djihadistes de différentes nationalités, dont des instructeurs pakistanais, seraient arrivés au nord du Mali pour renforcer les rangs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). L'annonce d'une intervention militaire étrangère par les médias et les déclarations faites par des responsables de certains pays informant de l'«imminence» d'une intervention militaire étrangère au nord du Mali provoque un flux de djihadistes qui arrivent de différents pays. «L'Algérie, seul pays à détenir les moyens et l'expérience» Les organisations terroristes Aqmi et le Mujao, qui ont intérêt à ce que l'intervention militaire se concrétise, pour enrôler davantage de djihadistes au nom de «la lutte contre l'occupation», exploitent les déclarations faites par des responsables en faveur de l'intervention militaire étrangère dans cette partie du territoire malien pour recruter parmi les populations locales «pour faire face à l'agression». C'est exactement dans ce sens qu'abonde Mathieu Guidère, présenté comme étant un spécialiste d'Al-Qaïda qui, dans une interview publiée dans le journal français Le Figaro, a estimé que «la France s'est enfermée dans une logique infernale. Plus le gouvernement annonce qu'il va intervenir au Mali en soutenant une force africaine, plus il y a d'enlèvements de Français. Quand on prétend lutter contre le terrorisme, on ne procède pas par des effets d'annonce. La lutte contre Aqmi ne peut s'appuyer que sur un travail de renseignements, de frappes chirurgicales, de drones». «Obama a démontré l'efficacité de cette stratégie. Or, depuis neuf mois, c'est-à-dire depuis que le nord du Mali est sous domination de groupes islamistes, nous assistons à une série d'annonces sur une intervention militaire qui n'interviendrait pas plus tard que septembre prochain. C'est-à-dire que l'on donne quelques mois supplémentaires aux islamistes armés pour se renforcer», a-t-il ajouté. «L'Algérie, seul pays à détenir les moyens et l'expérience de mener une telle intervention, y est hostile et mise sur une solution politique. Les autorités algériennes sont ainsi parvenues à réunir vendredi dernier les chefs islamistes des Touaregs maliens d'Ançar Eddine (défenseurs de l'Islam) qui tiennent Tombouctou ainsi que la majeure partie du nord du Mali, et ceux, laïques, du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, ndlr) pour signer un protocole d'accord après que ces deux groupes se sont entretués pendant des mois», poursuit-il.