La question du Sahara Occidental a connu des rebondissements au cours de cette année par le rapport particulièrement percutant du Secrétaire général de l'ONU, critiquant les entraves aux activités de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) par les autorités marocaines, par le retrait de confiance à Christopher Ross par le Maroc qui s'est, ensuite, ravisé après avoir subi de fortes pressions internationales. Outre ces nouveaux développements, Christopher Ross a proposé une nouvelle démarche dans le traitement de la question sahraouie. Dans sa résolution adoptée à l'unanimité en avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé le Front Polisario et le Maroc à poursuivre les négociations, sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir « à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental ». Aussi, il n'avait pas manqué de demander au Maroc d'améliorer la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Dans le volet relatif à Minurso, l'organe de décision de l'ONU a répondu positivement aux recommandations du Secrétaire général, Ban Ki-moon, relatives aux défis auxquels fait face cette mission onusienne. En effet, dans son rapport sur le Sahara Occidental, Ban Ki-moon avait déploré les difficultés que la Minurso éprouvait pour effectuer ses missions, précisant qu'elle n'est en mesure « ni d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d'observation et de liaison liées au maintien de la paix ». Réagissant à l'attitude défiante du Maroc, Ban Ki-moon a, alors, affirmé et à plusieurs reprises avoir toute confiance en Christopher Ross, en le maintenant dans sa fonction. Cette position a été, aussi, totalement partagée par le département d'Etat américain qui avait fait part de son appui au processus de négociations des Nations unies dirigé par l'Américain. Devant la perplexité de cette situation et à l'issue de sa tournée dans la région et en Europe, du 27 octobre au 15 novembre, M. Ross avait, alors, annoncé une nouvelle démarche qui consiste à entreprendre de larges consultations à l'échelle internationale et régionale. Ainsi, Il est ainsi attendu que l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental entame, en 2013, des consultations avec les parties prenantes internationales-clés à la question sahraouie Constat sur les droits de l'homme Par ailleurs, la question de la violation des droits de l'homme des Sahraouis par les autorités marocaines a suscité la mobilisation, non seulement de l'ONU, mais aussi des ONG et du Congrès américain. Après s'être rendu au Maroc et au Sahara Occidental en septembre dernier, le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, a affirmé que les autorités marocaines recouraient à la torture contre les Sahraouis, soulignant que le Maroc « est loin de pouvoir affirmer avoir éliminé la torture». M. Mendez, qui devra présenter son rapport au Conseil de l'ONU pour les droits de l'homme à Genève en mars 2013, a aussi critiqué la forte présence policière et militaire marocaine au Sahara Occidental et des nombreux cas de brutalités policières contre des manifestants sahraouis pacifiques. Un même constat a été rapporté par le centre américain Robert F.-Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) à l'issue d'une visite effectuée en août dernier dans les territoires occupés du Sahara Occidental par une délégation conduite par sa présidente, Kerry Kennedy, et composée notamment de juristes et d'experts mondiaux en matière de droits de l'homme ainsi que de l'ex-Secrétaire général de l'Organisation mondiale contre la torture. Alors qu'un rapport a été élaboré par le département de Hillary Clinton en application d'une loi adoptée par le Congrès qui exige, désormais, du département d'Etat de s'assurer du respect des droits de l'homme au Sahara Occidental avant l'octroi de toute aide financière militaire au Maroc.