Le petit génie de Barcelone, Lionel Messi, est une nouvelle fois le grandissime favori pour le Ballon d'Or qui sera décerné lundi à Zurich, ce qui ferait de l'Argentin de 25 ans le premier joueur dans l'histoire à recevoir quatre fois ce prix, et qui plus est quatre fois d'affilée. Avec quatre Ballons d'Or, distinction individuelle la plus prestigieuse, "Leo" serait seul au monde dans l'histoire du foot. Jusqu'ici, avec trois Ballons d'Or, la "pulga" ("puce", surnom hérité de sa petite taille, 1,69 m) avait inscrit son nom aux côtés des légendes Michel Platini, seul joueur à en avoir gagné trois de suite, et de Johan Cruyff et Marco van Basten, qui en avaient également glané trois, mais pas consécutifs. Non, Messi n'a pas gagné la Ligue des champions l'an passé ni la Liga. Mais ce joueur de classe folle a inscrit 91 buts sur l'année civile 2012, renvoyant aux oubliettes le précédent record de l'Allemand Gerd Müller, qui avait lui signé 85 réalisations en 1972, une autre époque. Les deux autres finalistes du Ballon d'Or, le Portugais Cristiano Ronaldo (Real Madrid) et l'Espagnol Andres Iniesta (Barcelone) sont eux aussi des génies du ballon rond. Mais ils sont tombés dans la mauvaise génération: celle de Messi. Cristiano Ronaldo a bien marqué 46 buts dans le championnat espagnol la saison passée, mais Messi l'a devancé avec... 50 buts! Le Portugais a également remporté la Liga avec le Real Madrid et a porté sa sélection en demi-finale de l'Euro-2012. Mais le Ballon d'Or 2008 semble s'être fait une raison. "J'adorerais le gagner, vraiment, ce Ballon d'Or. Mais la vie ne s'arrête pas si je ne le gagne pas. Ce n'est pas grave", a ainsi déclaré "CR7" début janvier. Unanimité Cristiano Ronaldo est un créateur et un finisseur fantastique. Mais ses qualités techniques sont souvent ternies par son attitude de diva et ses caprices. Comme son spleen affiché ouvertement cette saison et interprété comme un appel à la revalorisation salariale, en dépit de ses démentis. Messi, lui, c'est l'anti-star. L'Argentin n'est pas bling-bling et ne plonge pas au moindre tacle adverse, contrairement à son homologue gominé du Real. Messi est un vent de fraîcheur dans l'univers hyper-individualiste du foot. "La grande qualité de Leo, c'est qu'il continue de jouer comme il jouait en cadets. C'est sa différence", salue ainsi son entraîneur au Barça, Tito Vilanova, qui était aussi son éducateur en cadets à la Masia, la pépinière du Barça. Iniesta est un des grands architectes du jeu de l'Espagne et de son triplé inédit Euro-2008/Mondial-2010/Euro-2012. Iniesta, désigné meilleur joueur de l'Euro-2012 et meilleur joueur UEFA de la saison 2011-12, fait aussi partie de ces rares stars humbles, au profil de gendre idéal. Mais que peut-il faire face à un Messi qui fait l'unanimité ? "Mon record de 85 buts en 60 matches, qui tenait depuis 1972, a été battu par le meilleur joueur au monde, Lionel Messi, et je suis très heureux pour lui", a ainsi récemment lancé Gerd Müller, qualifiant l'Argentin "de joueur incroyable, un géant qui est également très sympathique et un professionnel posé". Ronaldo, le "vrai", Brésilien celui là, ex-gloire de la Seleçao, ancien double Ballon d'Or, a lui aussi estimé que "Messi est encore un cran devant Cristiano Ronaldo". Interrogé pour savoir s'il était jaloux de Messi, l'ex-"Fenomeno" a répondu: "Les récompenses de Messi sont tout à fait justifiées, mon orgueil ne souffre pas qu'il me dépasse en records. Je serai très heureux de pouvoir continuer à admirer Messi".