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«Les services secrets français avaient déconseillé à Sarkozy d'intervenir militairement en Libye» Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement :
Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), conteste l'idée selon laquelle ce sont les services de renseignement qui sont derrière ce qui est qualifié de «printemps arabe». Il en donne des exemples. «Les services secrets français ont déconseillé à Nicolas Sarkozy d'intervenir en Libye mais il ne les a pas écoutés. Son seul souci était de se faire réélire, croyant que cette intervention militaire l'y aiderait», argumente-t-il. «Les services secrets italiens et ceux d'autres pays occidentaux lui ont également conseillé de ne pas intervenir militairement en Libye et recommandé d'attendre pour y voir plus clair.» «L'intervention a quand même eu lieu avec toutes les conséquences qu'on connaît, mais sans l'aval des services secrets», ajoute-t-il. «La CIA également n'est pas liée au «printemps arabe», étant surtout occupée par la lutte antiterroriste. Ce sont plutôt des néoconservateurs et le Département d'Etat américain qui œuvraient pour cela et pour l'instauration de régimes islamistes», ajoute le directeur du CF2R. «C'est pour vous dire qu'il existe d'autres parties qui mettent en place et exécutent des stratégies en dehors des services secrets et sans prendre en considération les recommandations des services de renseignement», explique Eric Denécé. «Les services secrets occidentaux n'ont pas cautionné le soutien au printemps arabe» Il conteste également l'hypothèse du «complot» dans les attentats du 11 septembre 2001 ayant ciblé les USA. «Je conteste l'idée que ces attentats ont été perpétrés par la CIA comme je conteste l'idée d'un complot. Je suis un ancien officier du renseignement et je peux vous dire que pour n'importe quelle opération des services de renseignement, et quel que soit son degré de confidentialité, il y a au moins quatre personnes qui sont informées. Pour les attentats du 11 septembre 2001, et pour une opération de ce genre, il doit y avoir au moins 30 ou 40 personnes qui y participent, et si c'était un coup des services secrets américains, il y aurait au moins 4 ou 5 personnes qui auraient refusé de marcher. Donc, moi, je ne crois pas à l'idée que la CIA est derrière les attentats du 11 septembre 2001», explique Eric Denécé. Le président du CF2R dira également que «les attentats du 11 septembre 2001 ne sont pas un échec pour les services secrets américains», accusés de ne pas avoir pu prévenir ces attaques terroristes (...) Il y avait sur le bureau de la CIA quatre informations de la même valeur avertissant sur des attaques terroristes. Ces informations évoquaient, entre autres cibles, des représentations diplomatiques. La CIA ne pouvait donc pas privilégier une information au détriment d'une autre. Dans cette situation, soit vous mobilisez des milliers de policiers derrière les citoyens, soit vous laissez passer», selon Eric Denécé, qui rappelle également que «les services secrets ne peuvent pas tout le temps tout prévoir».