Les bureaux de poste étaient pris d'assaut hier, au premier jour de la reprise du travail par les postiers après onze jours de grève qui ont privé les détenteurs de CCP de leur argent. Tôt le matin, bien avant l'ouverture des bureaux, de longues queues s'étaient formées. Les postiers en grève pour revendiquer des droits socioprofessionnels ont été rassurés la veille par le ministre du secteur qui s'était engagé à «prendre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge des doléances des travailleurs» de son secteur. Dans les bureaux de poste de la capitale, la situation était la même, avec des «chaînes» importantes, notamment à l'agence d'El Biar, de la Grande Poste et celle du 1er Mai. En dehors de la longue attente, aucun problème n'a été enregistré puisque les opérations de retrait se déroulaient à un rythme soutenu et que les liquidités étaient disponibles. Interrogée, une employée de la poste du 1er Mai nous a déclaré qu'elle a repris le travail «parce que le ministre s'est déplacé en personne pour nous assurer qu'il va satisfaire nos revendications dans les plus brefs délais». Néanmoins, elle précise que «si cela n'est pas appliqué après le 20 février, rien ne nous empêchera de reprendre notre mouvement de protestation». Un autre employé est du même avis : «Je ne peux pas être convaincu seulement par un simple communiqué, j'ai repris mais je n'ai aucun papier officiel. On va patienter encore une semaine dans l'attente d'une note interne». Par ailleurs, les clients sont mécontents en raison des interminables queues qui durent parfois des heures. «J'attends depuis deux jours, et s'il le faut, je patienterai plus car ce retrait est plus qu'urgent pour moi et ma famille», nous a indiqué un client. A l'est du pays, dans les grandes villes comme Batna, Sétif et Skikda, les recettes principales et les bureaux de poste importants sont restés ouverts hier jusqu'à 19 h pour accueillir le maximum d'usagers, en particulier les retraités pénalisés par plusieurs jours d'attente. De longues files d'attente ont envahi les structures de la poste à partir de 8 h, notamment à Skikda, M'Sila et Bordj Bou Arréridj. Rappelons que dans plusieurs autres wilayas de l'est du pays, parmi lesquelles Guelma et Biskra, ce mouvement de protestation des postiers n'avait été suivi que de manière très partielle, les bureaux de poste n'ayant fermé leurs portes que durant une journée.