Décidément, les fissures s'élargissent au sein du RCD qui fait la chasse à ses anciens cadres. En effet, au cours de ces derniers mois, on a assisté à une suspension massive de ces derniers. Après l'exclusion de quatre responsables du bureau régional de Béjaïa et membres du conseil national du RCD, le président du parti, Saïd Sadi, n'a pas hésité à exclure l'ex-n°2 du RCD, Djamel Ferdjallah. Ce dernier a été suspendu, selon un document publié sur le site du RCD, pour «activisme parallèle, en violation des statuts et du règlement intérieur du parti». Pour sa part, l'ex-président du groupe parlementaire du RCD a expliqué, rappelons-le, que son éviction est liée «au débat interne initié avec un certain nombre de responsables autour de questions aussi essentielles que le mode opératoire organique et surtout après qu'il eut constaté notre choix résolu de nous opposer à une éventuelle participation de sa part aux prochaines élections présidentielles». La décision de Saïd Sadi portant exclusion de l'ex-vice-président du parti ne semble pas surprendre ce dernier puisque, a-t-il expliqué, «connaissant les tentations faciles du président du parti à se débarrasser de manière arbitraire et expéditive des cadres qu'il suspecte de lui porter ombrage». Pour leur part, les contestataires de cette suspension l'ont traduite par «une volonté d'accentuer l'emprise d'un clan d'arrivistes conduite par de jeunes novices sur les destinées du parti». Cette saignée de compétences politiques au niveau du Rassemblement a, sans doute, un poids sur le boycott de Saïd Sadi de l'élection présidentielle. En effet, le président du RCD, qui a fait de «la surveillance internationale et de la présence d'observateurs en nombre et en qualité» son cheval de bataille pour une éventuelle participation au rendez-vous électoral d'avril, a fini par se retirer de la course à la magistrature suprême une fois que cette condition a été validée par le gouvernement. Pour le président du Rassemblement, «la participation dans une telle compétition serait synonyme de compromission dans une opération d'humiliation nationale». En effet, «refuser de s'y impliquer est à la fois un devoir civique et une exigence de respect pour notre histoire. Refuser de se compromettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est autant affaire politique que de dignité», a-t-il indiqué jeudi devant le conseil national du parti.