Malgré les arguments fournis sur le bien-fondé de l'intervention militaire au Mali, Louisa Hanoune demeure opposée à cette démarche. L'Algérie se devait, selon elle, d'afficher son opposition, car les risques de cette guerre sont réels. Intervenant dans un point de presse organisée hier au siège de son parti, la secrétaire générale du Parti des travailleurs s'est montrée très critique envers le gouvernement algérien qui a fait dans «la neutralité, alors que c'est une question d'avenir». «L'impérialisme français vise l'Algérie à travers l'intervention militaire au Mali», a-t-elle estimée, en ajoutant que «les forces étrangères ont utilisé la ruse dans cette guerre, avant de permettre le déploiement de l'Otan, pour terminer le travail de division entamé dans plusieurs régions arabes, notamment en Libye et en Syrie». «L'impérialisme français et américain vise à fractionner la région tout en l'impliquant dans une crise interminable pour aboutir à ses fins, à savoir spolier les richesses de ces pays comme cela a été le cas en Libye», pense-t-elle. Selon Louisa Hanoune, «des négociations ont déjà eu lieu entre des firmes internationales pour exploiter les richesses du Mali, comme le pétrole, l'uranium, ainsi que les terres agricoles». Louisa Hanoune a également critiqué le président François Hollande qui, lors de sa visite en Algérie, s'est montré très «évasif» et «a réussi à cacher son jeu». Le recours à la guerre au Mali s'explique, selon la responsable du PT, par «la baisse de la popularité de Hollande en France à 30%, en raison de la mauvaise gestion de la crise». «C'est cela qui l'a plutôt encouragé à déclencher la guerre au Mali dans le but de détourner les regards de l'opinion», soutient-elle.Le recours à la force était prévisible, selon Mme Hanoune, depuis longtemps à travers les rançons versées aux groupes terroristes en échange de la libération d'otages occidentaux, et ce, malgré l'objection des autorités algériennes. La crainte est réelle aujourd'hui, d'après elle, puisque la France veut à tout prix impliquer l'Algérie dans ce conflit. Cela peut s'avérer facile, explique-t-elle, puisqu'il suffirait d'une incursion des groupes armés en territoire algérien pour pousser l'armée à prendre part à cette guerre. Selon Mme Hanoune, les médias français font dans «la propagande et la pression pour inciter l'Algérie à participer à la guerre, mais surtout à son financement». La France a déjà appelé, poursuit-elle, à un déploiement rapide d'une force africaine pour l'aider à combattre les groupes islamistes qui occupent plusieurs villes du Mali.Quant à la position des Etats-Unis, la SG du PT affirme que les USA ne veulent pas contribuer au financement de cette guerre, mais elles poussent l'Algérie à le faire». Le PT appelle à «la mobilisation populaire et les partis politiques pour faire avorter toutes les ambitions étrangères».