Les employés du ministère des Affaires étrangères appartenant au corps diplomatique et aux corps communs menacent de recourir à la grève pour exiger la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles. La décision va être prise lors de la réunion du bureau du Syndicat autonome des personnels des affaires étrangères (Sapae) prévue dans les prochains jours. «La grève est une option parmi d'autres. C'est la solution ultime à laquelle nous allons recourir pour défendre nos droits», affirme Mohamed Benchikh, membre du bureau exécutif du syndicat. «Nous allons réfléchir sur la manière d'agir mais je pense que c'est l'option de la grève qui va l'emporter sur les autres», a-t-il ajouté hier lors d'une conférence de presse au siège du ministère. La colère des travailleurs trouve son origine, selon ce syndicaliste, dans «la persistance de plusieurs problèmes depuis des années, consacrant ainsi une situation de précarité de certains travailleurs et un climat de tension». La colère des travailleurs est montée d'un cran depuis la dernière réunion tenue entre les représentants syndicaux et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et qui n'a pas abouti à «des solutions tangibles» sur des revendications dont les discussions sont entamées depuis deux ans. Les réponses données par le premier responsable du secteur ne semblent pas plaire aux travailleurs, qui se sont montrés très impatients. «Il y a des problèmes qui traînent depuis 1978, nous ne sommes pas prêts à attendre encore tout ce temps pour le dénouement de la situation», a dit Mme Souici, secrétaire générale du syndicat. «Le ministre a été rassurant en promettant d'examiner un certain nombre de points relevés sur la plateforme de revendications», a dit Rabah Tobal, SG-adjoint chargé du corps diplomatique. Le syndicat revendique la titularisation des 132 fonctionnaires contractuels à durée indéterminée entre 1978 et 2006. «L'administration a fait des démarches pour la régularisation de ces cas. Les courriers adressés à la direction générale de la Fonction publique n'ont pas été suivis d'effet et nous ne comprenons pas les raisons de cette situation», dira Mme Souici. Il est question également de l'augmentation des salaires de base des fonctionnaires touchant moins que le SNMG. «J'ai été surprise d'apprendre qu'il y a des fonctionnaires qui perçoivent 14 000 DA et 9000 DA dans un ministère de souveraineté», a-t-elle dit. «Devant ces faits, l'administration nie l'existence de cette situation et reconnaît devant les preuves apportés que cela est dû à la réglementation en vigueur en matière de salaires de certaines catégories». Le syndicat exige aussi la révision du décret présidentiel 91-335 fixant la gestion de carrière des fonctionnaires des corps communs qu'il juge «obsolète». A ce propos, ils ont demandé l'application de l'instruction d'Ahmed Ouyahia de 2009 portant sur l'obligation de départ à la retraite pour chaque cadre et fonctionnaire ayant atteint 60 ans. Le Sapae déplore l'existence de 83 cadres âgés de plus de 60 ans, et 30 autres âgés de plus de 65 ans au sein du ministère des AE. A cette revendication, le ministre a répondu : «On va peut-être modifier ce décret.» Le non-respect des procédures de nomination des chefs de poste diplomatiques et consulaires, l'absence de transparence dans la promotion à la centrale et à l'extérieur et la modification de la procédure privant les enfants de ces fonctionnaires des bourses à l'étranger vu qu'ils accompagnent leurs parents ainsi que l'octroi de passeports diplomatiques à tous les diplomates ayant le grade de ministre plénipotentiaire figurent également dans la plateforme de revendications.