L'artisanat intéresse beaucoup plus les étrangers que les Algériens qui dans leur majorité préfèrent décorer leurs salons avec des accessoires modernes.De la poterie à la céramique en passant par le tissage, les arts populaires algériens se rencontrent dans ces boutiques d'Alger consacrées à l'artisanat. Bien qu'ils soient inspirés de l'environnement local, les arts populaires algériens ont toujours été ouverts sur l'universalité dans la mesure où la culture algérienne se situe à la croisée des différentes civilisations : africaine, orientale et européenne. De ce fait, ces arts portent toujours les marques de ces civilisations. Cette vaste création multifacettes est le reflet du génie transmis de génération en génération. Bijoux en argent et corail Dans ces magasins, on trouve une quantité importante de bijoux venant de tous les coins du pays, notamment du Hoggar, du Nord Constantinois, des Aurès et de la Kabylie. Les bijoux traditionnels algériens sont principalement fabriqués en argent. Les populations rurales de tout le pays ont toujours utilisé l'argent et la bijouterie traditionnelle est l'un des secteurs d'artisanat les plus riches en Algérie : bijoux kabyles de Beni Yenni, Touareg et de l'Atlas saharien. En effet, le bijou aurésien est monté avec un métal (argent) coulé et ciselé. Il est caractérisé aussi par sa finesse : perles de verroterie, chaînes en argent. Bracelets et fibules aurésiens ne sont pas assortis de coraux et d'émaux. En revanche, les bijoux kabyles sont plus colorés. Corail rouge, argent blanc et émaux vert, bleu et rouge donnent aux précieux objets des tons chatoyants. Boucles d'oreilles, diadèmes, colliers fibules de plusieurs tailles, chaînes, bracelets, ceintures, bagues, boîtes à bijoux en chevillères sont très demandés. La présence des instruments de musique dans cet espace commercial confirme l'aspect artistique que revêt l'artisanat algérien. La musique algérienne est d'une richesse incomparable. Presque chaque région du pays a son genre musical, et chaque style de musique utilise ses propres instruments. Reflets des arts et des traditions populaires, le costume et la façon de s'habiller caractérisent les différentes cultures qui ont fleuri sur le territoire national. Cependant, les costumes séculaires sont réservés essentiellement aux grandes occasions, telles que les fêtes de mariage et les fêtes religieuses comme l'Aïd. Selon une cliente rencontrée, «tout ce qui est traditionnel est réservé pour les fêtes, on ne peut pas porter un habit traditionnel pour se balader en ville». La maroquinerie a une grande place Les tenues traditionnelles de Kabylie, des Aurès, du Sud algérien, de la région de Sétif comme de l'Oranie connaissent un regain d'intérêt parmi les nouvelles générations et suscitent celui des touristes, ce qui explique la forte présence de ces costumes dans les différents magasins visités. Dans ces boutiques de la capitale, on a constaté également une forte présence de la maroquinerie. Le cuir, qui constitue une matière importante de l'artisanat citadin et du sud du pays, intervient surtout dans la fabrication des célèbres «belgha» (babouches), ainsi que les sacs de voyages de Touareg richement décorés (damiers, losanges, triangles multicolores) et les jolis portefeuilles en peau mince avec plusieurs compartiments. L'art traditionnel remonterait à plus de cinquante siècles et fait partie intégrante de la vie d'antan et de toujours. Il demeure l'œuvre vivace des femmes et des hommes des plaines et des montagnes, du Hoggar aux villages de Kabylie ou des Aurès. En effet, cette expression de l'âme populaire, qui est exceptionnellement variée et évocatrice, reste un atout touristique majeur pour l'Algérie et une source de revenus importante.