Amara Benyounès, le SG du parti, a appelé, dans son discours, les membres du conseil national à adopter une résolution relative à l'organisation d'un congrès extraordinaire au cours de cette année. « Devenu troisième force politique du pays, le MPA est incontestablement un parti en vue. Ce statut nous impose de nous élargir en amenant aux postes de responsabilité de nouvelles compétences. C'est pourquoi, j'émets la proposition de la tenue d'un congrès extraordinaire avant la fin du mois de juin », appellera-t-il. Pour Benyounès, l'ouverture de son parti ne doit pas être une brèche pour les opportunistes. « Le MPA n'est pas une machine à laver. Notre parti est ouvert à toutes les compétences qui partagent nos valeurs républicaines et démocratiques », insistera-t-il. « Il est inconcevable qu'un parti ouvre ses portes à toutes les tendances et tous les courants politiques malgré leurs divergences de fond. Ce sont des pratiques révolues qui n'existaient que dans la sphère des partis uniques », clamera-t-il. Lors de la conférence de presse qu'il a tenue en marge du conseil national, Amara Benyounès a clarifié les positions de son parti par rapport à certaines questions. En ce qui concerne la révision constitutionnelle, le conférencier a révélé que lors de la réunion qui s'est tenue récemment avec le Premier ministre, il a émis quatre conditions. « Il s'agit de la préservation et du renforcement du caractère démocratique et républicain de l'Etat. En matière de régime politique, nous avons toujours exprimé notre préférence pour le régime semi-présidentiel, avec des prérogatives claires pour le gouvernement et davantage de pouvoirs de contrôle pour le parlement. Aussi, nous considérons que le bicaméralisme parlementaire est un impératif stratégique. Il nous importe, enfin, que soient constitutionnellement consacrées toutes les libertés », dit-il. Les débats qui précéderont la révision de la loi fondamentale seront, selon Benyounès, « un espace de confrontation d'idées entre le courant républicain démocratique et la famille islamo-conservatrice ». Sur le même registre, la limitation du mandat présidentiel n'est pas une question axiale. « Notre objectif est que la constitution consacre le cadre républicain et démocratique de l'Etat pour éviter toute déviation et prévenir tous danger de nature à remettre en question l'exercice démocratique. En ce qui concerne la limitation des mandats ou la nature du régime politique, ce sont là deux conditions qui seront définies clairement dans la constitution. Il y a de grandes démocraties classiques, comme en Angleterre, dont la loi ne limite pas de mandats. Pour autant, chaque pays a ses spécificité et ses traditions », expliquera-t-il. Pour l'élection présidentielle de 2014, Amara Benyounès se veut clair quant à son soutien indéfectible au président de la République, s'il se présentait pour un quatrième mandat. « C'est l'évidence même. Pour notre parti, il y a trois alternatives. Soit, Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, et on soutiendra sa candidature, soit, dans le cas où le président décide de ne pas se porter candidat, on optera pour un candidat avec lequel nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes ambitions politiques pour diriger le pays, ou on présentera notre candidat. La question de l'élection présidentielle n'est pas encore à l'ordre du jour ». A une question sur un éventuel rapprochement entre les partis dits démocratiques, il a confié que les débats qui vont précéder la révision de la Constitution est une opportunité pour rapprocher les points de vue. « Si rassemblement démocratique il y a, il se fera sur la base des valeurs et des convictions », fait-il remarquer. Il écartera toute éventualité qu'un parti politique utilisant l'islam à des fins politiques soit agréé. Il a rappelé que seul le MPA a soutenu « que l'Algérie est une exception et que les vents de ce qu'on qualifie de printemps arabe, n'y souffleront jamais ».