Le vice-président américain, M. Joe Biden, a affirmé samedi à Munich que la lutte contre l'organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) était ''dans l'intérêt'' des Etats-Unis. "La lutte contre AQMI est peut-être loin des frontières de l'Amérique, mais elle est fondamentalement dans l'intérêt de l'Amérique", a-t-il déclaré devant la Conférence sur la sécurité qui se tient samedi et dimanche à Munich (Allemagne). Dans son intervention dans laquelle il a évoqué les différents enjeux sécuritaires dans le monde, le vice-président américain a rappelé que lors de la conférence sur la sécurité tenue en 2009, il avait déclaré que l'organisation Al Qaida était "en ascendance" et qu'il était impératif de lutter d'une manière commune contre un "petit nombre d'extrémistes violents" qu'il fallait vaincre. A ce propos, il a souligné que "les efforts conjoints de tous les pays concernés par le terrorisme et un recentrage implacable sur la lutte contre ce fléau ainsi que la coopération avaient permis de porter un coup fatal au noyau d'Al Qaida''. Néanmoins, a-t-il poursuivi, "nous étions conscients de l'évolution des menaces posées par les branches de cette organisation comme AQAP au Yémen, Al-Shabab en Somalie, AQI en Irak et en Syrie et AQMI en Afrique du Nord". La plupart de ces groupes, a-t-il observé, "ne présentent pas la même menace, avec la même capacité, pour nos pays tel que l'était le noyau dur d'Al-Qaïda de par le passé". Dans certains cas, ces organisations "ne sont que des amalgames de groupes disparates qui adoptent un nom et visent des intérêts occidentaux à l'étranger. C'est pourquoi nous sommes tout aussi implacable pour les mettre hors d'état de nuire", a-t-il prévenu. Abordant le terrorisme en Afrique du Nord et dans certaines parties du Moyen-Orient, M. Biden a soutenu que "les extrémistes cherchent à exploiter plusieurs éléments" dans certaines parties de ces régions. En citant ces lacunes, il a énuméré "des frontières de plus en plus poreuses, une large bande de territoires sans contrôle, des armes facilement accessibles, de nouveaux gouvernements qui n'ont pas la capacité et parfois la volonté de lutter contre l'extrémisme et une génération de jeunes mécontents dont l'avenir est étouffé par des économies stagnantes". Dans ce sens, le vice-président américain a souligné que pour lutter contre le terrorisme, il ne s'agit pas de dépenser des dizaines de milliards de dollars et de déployer des milliers et des dizaines de milliers de soldats sur le terrain. La lutte anti-terroriste, exige plutôt "une stratégie plus intégrée et mieux coordonnée", a insisté M. Biden. "La menace qui se propage à travers de nombreux pays et des millions de kilomètres carrés ne peut pas et ne sera pas éliminée du jour au lendemain, et nous le savons tous", a-t-il encore souligné. Mais pour relever ces défis, "cela va nous obliger à continuer à travailler ensemble, dont les Nations unies, l'OTAN, le G8 et d'autres institutions internationales clés", a-t-il fait valoir. Pour cela, il a insisté sur la nécessité d'une "approche globale comportant une gamme complète d'outils y compris les moyens militaires". C'est pour ces raisons, a expliqué M. Biden que "les Etats-Unis se tiennent aux côtés de la France et d'autres partenaires au Mali, et c'est pourquoi nous apportons notre appui en matière de collecte de renseignement, de transport pour les troupes françaises et africaines, et de ravitaillement en carburant pour les avions français". "La lutte contre AQMI est peut-être loin des frontières de l'Amérique, mais elle est fondamentalement dans l'intérêt de l'Amérique", a-t-il affirmé.