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«Le Qatar mène une opération aérienne pour exfiltrer des dizaines de terroristes du Sahel
Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, au Temps d'Algérie :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 02 - 2013

Le Temps d'Algérie : Le président de la République française, François Hollande, vient d'effectuer une visite au Mali et s'est rendu à Tombouctou entre autres. Quel est l'impact de cette visite présidentielle sur le moral des troupes sévissant au nord du Mali ?
Eric Denécé : Aucune, c'est une tradition que le chef de l'exécutif rende visite aux troupes engagées dans une opération, surtout après un succès ou un événement marquant (par exemple, un attentat). C'est aussi une visite politique de soutien au gouvernement provisoire du Mali afin de l'encourager dans la recherche d'une solution négociée avec les Touaregs.
Ne craignez-vous pas que les terroristes détenant des otages tentent, comme ils l'ont fait à Tiguentourine, d'exécuter leurs otages ou sont-ils contraints de maintenir les otages en vie pour tenter de les utiliser comme moyen de pression ?
C'est effectivement un risque. Mais ceux qui détiennent nos otages savent aussi que c'est là leur assurance vie. S'ils les assassinent, les services spéciaux ou l'armée les retrouveront et les élimineront sans hésiter.

Le leader du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), né d'une scission d'Ançar Eddine, s'en est récemment pris à l'Algérie, l'accusant de «craindre que les Touaregs en Algérie soient inspirés par les Touaregs au Mali si ces derniers arrivaient à obtenir une position de force». Qu'en pensez-vous?
Je pense que ce sont des menaces verbales et gratuites. L'Algérie n'est pas le Mali, en particulier les efforts faits depuis plusieurs années en direction des Touaregs ont été réels, surtout pour la préservation de leur identité et de leurs droits. Mais il existe quelques groupes touaregs, islamistes ou non, qui refusent toujours l'idée de frontières et considèrent qu'ils ont été spoliés de leurs territoires de nomadisation.
L'intervention militaire au Mali n'a, jusqu'à présent, pas permis la mise hors d'état de nuire ou l'arrestation d'un chef terroriste comme Belmokhtar ou Droukdel. Où pourraient s'être cachés les terroristes d'Aqmi et du Mujao, selon vous ?
Il n'est guère difficile à un chef terroriste d'envoyer ses troupes au combat et de rester caché dans les montagnes. C'est ce que beaucoup de chefs islamistes du Sahel ont fait face à l'offensive française. C'est aussi le cas de Mokhtar Belmokhtar qui n'était pas à In Amenas. Ces hommes se terrent, changent de lieu en permanence : parfois au cœur du désert, parfois dans des villes du Sahel…
Certaines sources ont récemment fait état d'une opération aérienne qatarie pour exfiltrer des dizaines de terroristes du Sahel face à l'intervention française. Les possibilités de fuite ou de dissimulation sont donc nombreuses, mais ce n'est guère glorieux.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a évoqué à Alger la coopération sécuritaire et antiterroriste entre les deux pays. Comment voyez-vous le renforcement de cette coopération ?
Les Anglais, après avoir critiqué de manière excessive l'intervention des forces spéciales algériennes à In Amenas, sont rapidement revenus à la raison. Ils ne peuvent pas se passer de l'alliance algérienne dans la lutte antiterroriste au Sahel et surtout pas pour la protection de leurs activités d'exploitation des hydrocarbures (British Petroleum est très présente en Algérie). Peut-être David Cameron a-t-il aussi des choses à se faire pardonner pour avoir piloté, avec Nicolas Sarkozy, l'intervention de l'Otan en Libye, laquelle est largement responsable du chaos actuel au Sahel.
Y a-t-il une grande menace sur les installations gazières et pétrolières des pays du Maghreb arabe et du Sahel après l'attaque terroriste contre la base de vie Sonatrach-British Petroleum-Statoil?
Oui, c'est une réalité. Mais cela n'a rien de nouveau. Pendant la décennie noire, l'Algérie était tout autant soumise à des actions terroristes contre ces installations. D'ailleurs, c'est de cette époque que date le renforcement des mesures de sécurité de ces sites. Ce qui est différent, c'est que les terroristes vont peut-être aujourd'hui plutôt chercher à frapper des sites où il y a beaucoup d'Occidentaux, notamment des Français. Toutefois, cela ne les empêchera pas d'agir contre les intérêts algériens.
Croyez-vous que des pays tenteront d'imposer à l'Algérie le déploiement de leurs forces militaires dans des sites gaziers et pétroliers se trouvant en Algérie?
Cela m'étonnerait beaucoup. Parce que cela ne se fait nulle part. Il est même extrêmement rare que les sociétés de sécurité privées qui interviennent au profit des pétroliers soient armées. J'ai moi-même assuré la sécurité sur un chantier de construction de pipe-line très exposé en Birmanie, au milieu des années 1990, et nous avions l'interdiction d'être armés. Seuls quelques rares pays l'autorisent. D'autre part, il me paraît totalement inconcevable que le gouvernement algérien autorise la présence d'une force armée étrangère sur son territoire.
Quel enseignement tirer du fait que les terroristes auteurs de l'attaque d'In Amenas soient de différentes nationalités ?
Cela illustre un phénomène que nous connaissons bien : l'internationalisation du terrorisme djihadiste, lequel a été accéléré par l'intervention en Libye. Les frontières de la région n'étant pas, pour l'essentiel, contrôlées, des individus fanatiques de toutes nationalités se déplacent librement pour s'adonner aux trafics, aux meurtres, aux enlèvements et accessoirement au combat…
J'ajoute que certaines monarchies pétrolières du Golfe persique n'hésitent pas à continuer de recruter et de transporter ces combattants salafistes pour imposer leur vision étroite et extrémiste de l'Islam.
Un émissaire de l'ONU a, il y a quelques jours, annoncé qu'il y a 200 000 miliciens armés en Libye et que des centaines de personnes armées, dans ce pays, ne sont pas contrôlées par le gouvernement libyen. Des djihadistes libyens se trouvaient parmi les terroristes auteurs de l'attaque du site de Tiguentourine. L'émissaire de l'ONU a alerté sur une éventuelle relation avec la situation au Mali, évoquant d'éventuels liens ethniques entre nombre de ces miliciens et djihadistes au Mali.
Cela signifierait-il que la situation en Libye continue à menacer la sécurité et la stabilité des pays de la région ?
Evidemment, cela continue et cela devrait malheureusement durer quelque temps, car la situation est loin d'être stabilisée en Libye, comme en Tunisie et en Egypte. Toutefois, si les 200 000 miliciens sont une réalité, tous ne sont pas des djihadistes ou des criminels.
En Libye, un certain nombre de tribus, auparavant fidèles à Kadhafi, se sont armées pour faire face à l'hégémonie des clans de la Cyrénaïque qui tentent de prendre le contrôle total du pays. Par ailleurs, le pays étant en situation chaotique (Ali Zeidan, le Premier ministre, a lui-même été victime de deux tentatives d'attentat en quelques mois), beaucoup d'habitants se sont armés afin d'assurer la sécurité de leur famille et de leur village. Et comme il y a des armes partout, ce n'est pas difficile.


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