Le timing a été bien choisi du point de vue des terroristes. Au moment où l'armée française est engagée dans une vaste opération militaire au Mali, en réponse à l'occupation par les groupes armés de tout le nord du pays et de leur incursion vers le Sud, menaçant la capitale Bamako, des terroristes décident de faire digression en s'en prenant à l'Algérie, pays voisin, qui a toujours prôné la voie du dialogue et de la négociation. On est bien dans deux logiques diamétralement opposées. Alors que la diplomatie algérienne prend en compte les intérêts des populations, aussi bien au nord qu'au sud du Mali, et ceux du nécessaire développement économique, les groupes armés terroristes, qui s'adonnent au narcotrafic, au crime organisé et à la prise d'otages, ne l'entendent pas de cette oreille.C'est que pour eux, le sort des populations locales, (Touareg, Maures, Songhaïs ou autres), ne pèse pas dans la balance. Quant à la paupérisation de cette partie du monde, le Sahel, qui englobe le Mali, la Mauritanie, le Niger et s'étend jusqu'en Somalie, ils n'en ont cure. L'intervention française au Mali, avec le soutien moral de l'Algérie, qui a ouvert son espace aérien, dérange les plans des groupes terroristes comme Aqmi, (le Mujao, voire Ansar Eddine, mais aussi la katibat Mouwakioune Bi Dam (les signataires par le sang) créée, il y a un mois, par Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou Abass dit Bellaouer (le borgne), de sinistre mémoire, et qui n'a pas hésité à revendiquer cette attaque et ces enlèvements d'otages algériens et étrangers, dans un entretien téléphonique à des agences mauritaniennes. L'on apprend ainsi que cinq Japonais et un Français ont été enlevés par un groupe islamiste mercredi sur un site pétrolier près d'In Amenas, dans le sud algérien. L'opération est baptisée «Abderrahime-El-Mourtani », Teib Ould Sidi de son vrai nom. Un ancien collaborateur de Khaled Abou Abass, chef de la katibat El-Moulathamoune (la phalange des enturbannés) opérant dans le nord du Mali, et qui s'est séparée avec fracas du mouvement Aqmi de l'émir Droukdel. Plusieurs lectures peuvent être faites de cette opération sanguinaire. D'abord, Mokhtar Belmokhtar a voulu faire parler de lui et se rappeler aux mémoires des autres mouvements djihadistes. Le fait de s'attaquer à une compagnie pétrolière britannique, à savoir BP, liée à Sonatrach dans l'exploitation de ce puits d'In Amenas, est sans doute aussi une réponse aux hésitations de James Cameron de s'engager dans le conflit malien, autrement que par un apport logistique. Dans quel but fait-il cela ? Mais il y a aussi une autre lecture, celle qui consiste à vouloir mouiller à tout prix l'Algérie. Cela a déjà été le cas au moment de la proclamation de l'indépendance de l'Azawed, par l'enlèvement de nos diplomates à Gao, et voilà qu'au plus chaud de la guerre au Mali, la phalange des signataires par le sang, veut aussi impliquer coûte que coûte l'Algérie. Dans quel but ? On n'a pas tous les éléments d'analyse en main, mais il semble bien que c'est le cas. Sans doute aussi les terroristes cherchent-ils à ouvrir un nouveau front pour desserrer l'étau sur les combattants armés engagés au Nord- Mali, en obligeant l'armée algérienne à moins surveiller les frontières ? Il ne fait pas de doute en tout cas, que l'Armée nationale populaire saura répondre à tous ces défis et que les calculs des terroristes s'avéreront faux. Ils se retourneront contre eux. Enfin de quoi je me mêle? KhelIi I'bir beghtah.