Le chef de l'opposition syrienne Ahmed Moaz Al-Khatib doit justifier ses liens avec les groupes armés en Syrie avant de vouloir dialoguer avec le pouvoir, a rapporté mardi un quotidien local, en soulignant l'importance politique de cette offre du dialogue. M. Al-Khatib doit "expliquer les raisons de son appui à Al-Nosra (rebelles) et au terrorisme en général", a expliqué le journal Al-Watan. "Les déclarations de M. al Khatib restent insuffisantes et ne font pas de lui un négociateur acceptable au niveau populaire. Elles sont une manœuvre politique visant à corriger son erreur d'avoir soutenu le Front d'Al-Nosra et fourni des prétextes aux crimes commis à l'encontre de la Syrie", ajoute Al-Watan. "Deux ans se sont écoulés au cours desquels nous avons beaucoup perdu en raison de l'intransigeance de l'opposition et son refus de dialoguer. En conséquent, la balle n'est pas dans le camp de l'Etat syrien, comme le dit cheikh Khatib", poursuit le journal. "Les déclarations de cheikh Moaz al-Khatib, malgré leur importance politique, arrivent avec deux ans de retard (...) au cours desquels nous avons perdu les meilleurs jeunes hommes (...), les infrastructures électriques et pétrolières, ainsi que de nombreuses positions militaires", écrit al-Watan dans un éditorial. M. Al-Khatib s'est dit prêt cette semaine à entamer un dialogue avec le pouvoir, à l'exception de ceux qui ont "du sang sur les mains". Une ouverture saluée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui s'est entretenu samedi avec M. al Khatib.