A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Au moins 40 000 hommes, dont 7500 soldats, 10 000 gardes nationaux et 25 000 membres des forces de l'ordre, sont mobilisés pour la cérémonie de prestation de serment du nouveau président américain, Barak Obama, qui aura lieu aujourd'hui à la Maison-Blanche à la mi-journée. Selon les services de la sécurité intérieure, «c'est le plus grand dispositif de sécurité jamais mis en place pour une investiture». La circulation est interdite dans tout le centre de Washington jusqu'à demain. Le district de Columbia a été décrété zone d'urgence. Pennsylvannia Avenue, reliant le Capitole à la Maison-Blanche, la voie que prendra le couple présidentiel Obama pour rejoindre leur nouvelle résidence pour les prochains quatre ans, fait l'objet d'un dispositif sécuritaire particulier. Les services secrets redoutent plus que tout un tueur solitaire. Plusieurs points d'entrée avec fouille sont établis le long du parcours du défilé sur Pennsylvania Avenue et près du Capitole, où aura lieu l'investiture à midi. L'armée a, de son côté, déployé des missiles antimissiles autour de Washington pour prévenir des attaques aériennes. Dès que les 300 000 personnes, le maximum prévu, auront atteint les abords de l'avenue, son accès sera bloqué. Même les poussettes, thermos et parapluies seront interdits, tout comme les pancartes «Yes we can». Il faut dire que les risques sont importants. Dans un pays où n'importe qui peut encore se procurer une arme et où 4 Présidents ont été assassinés. Et aux menaces habituelles qu'ont connues ses prédécesseurs s'ajoutent celles liées à sa couleur de peau. Pas moins de 500 menaces de mort ont déjà été traitées par le Secret Service, qui semble actuellement étroitement surveiller les groupuscules néonazis et suprématistes blancs. Mercredi, ce sont deux jeunes néonazis qui ont été inculpés dans le Tennessee pour avoir proféré des menaces de mort contre Barack Obama. Selon l'enquête, les deux garçons prévoyaient de tuer 102 Noirs, avec, comme dernière victime, le candidat à la présidentielle. Barak Obama aura été le candidat à la présidentielle le plus protégé de l'histoire américaine. Il a été placé sous protection du Secret Service dès mai 2007, soit dix-huit mois avant d'être élu 44e président des Etats-Unis. En temps normal, la protection d'un candidat n'est prise en charge que 120 jours avant l'élection.