Rien ne va plus entre le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et l'armée française déployée au nord du Mali. Dans un communiqué numéroté 51 et intitulé «Graves dérapages», le MNLA informe de la «disparition à Ménaka, ville près de Gao, au nord du Mali, d'un responsable et de trois combattants» de ce mouvement. Selon le communiqué, les membres du MNLA ont été contactés par un capitaine de l'armée française pour leur donner rendez-vous à quelques kilomètres. Le MNLA ajoute que «les quatre membres ont été, par la suite, remis à l'armée malienne qui envisage de les acheminer vers Bamako». Dans son communiqué, le MNLA «tient la France entièrement responsable de cette situation». «Suite aux évolutions survenues aujourd'hui dans les zones contrôlées par le MNLA, nous informons l'opinion nationale et internationale que le Mouvement national de libération de l'Azawad suspend le communiqué n°51 publié sur le site officiel du MNLA concernant l'incident survenu à Ménaka en attendant une totale clarification», a écrit le mouvement peu de temps après. Entre-temps, l'armée malienne annonce avoir «récupéré la ville de Ménaka, chassé les éléments du Mouvement national de libération de l'Azawad et arrêté trois d'entre eux». L'armée malienne annonce que nombre de ses unités et celles de l'armée française se trouvent dans la ville de Ménaka. Les Touaregs du MNLA se disent «trahis» par la France après qu'ils aient proposé à l'armée française une coopération pour lutter contre les groupes terroristes qui sévissaient au nord du Mali. Le MNLA a menacé même de «geler» sa coopération avec l'armée française, au moment où des informations font état de «la mort de plusieurs membres du Mouvement national de libération de l'Azawad dans la récupération de Ménaka par l'armée malienne, appuyée par l'armée française». Le MNLA occupe également Kidal, une autre ville du nord du Mali, après le départ des éléments d'Ançar Eddine, fuyant les bombardements aériens.Les autorités maliennes accusent le MNLA de vouloir «occuper le maximum de villes en perspective de négociations, en position de force, avec Bamako».