La reprise de la 6e session du comité central du FLN, qui s'est achevée dans la cacophonie la plus totale, risque de tarder.Et pour cause, après le décès subit de Abderrezak Bouhara, homme consensuel respecté par les deux clans qui s'opposent au sein de l'appareil du parti, il est quasiment impossible de trouver un successeur à Abdelaziz Belkhadem malgré une avalanche de candidatures «alibis» au niveau de la commission contestée chargée de les recueillir (la 7e a été enregistrée il y a deux jours en la personne du mouhafedh de Constantine, Driss Meghraoui). C'est le stand-by. «C'est le flou total», avoue un membre du comité central proche des redresseurs, qui s'exprimait hier sous le sceau de l'anonymat, indiquant au passage que «les tractations pour trouver le successeur de Belkhadem ne sont en fait qu'une échappatoire pour faire durer le suspense». Il n'y a, selon lui, aucune «concertation sérieuse» à même de dénouer le blocage que vit l'ex-parti unique, contraint de «bâcler» une session jugée pourtant vitale du comité central à l'issue de laquelle le parti devait se remettre sur les rails. «C'est que, il est vrai, plusieurs clans s'opposent au sein du Comité central sans pour autant que le devenir du parti, dont on affirme à l'unanimité qu'il devrait être au-dessus des querelles personnelles, et ne considérer que l'objectif final. Ça risque alors de durer peut-être jusqu'à l'été prochain», confie notre interlocuteur. Le même sentiment prévaut chez un autre membre du comité central, Boudjemâa Haïchour, qui sollicite carrément et en s'appuyant sur les statuts du parti (art 34) l'intervention du chef de l'Etat en sa qualité de président du FLN pour débloquer la situation. «Le seul moyen pour dénouer la situation est de recourir au président de la République, président également du parti.» Boudjemâa Haïchour explique que le président a le droit, selon ces mêmes statuts, de «présider soit au congrès soit aux sessions du CC». Pour Haïchour, qui considère que la précédente session demeure ouverte, contrairement à ce que soutiennent les partisans de Belkhadem, favorables, eux, à la convocation d'une session extraordinaire en s'appuyant sur l'article 9 du règlement intérieur qui régit le comité central, «le président peut désigner un représentant» qui procédera alors à l'installation du bureau de la session, chose qui n'a pas été faite avant la 6e session du CC. Une fois Belkhadem destitué, ses opposants ont tenté de remédier à la situation alors que le clan Belkhadem, dirigé alors par Abderrahmane Belayat, refusait catégoriquement d'adhérer à la démarche. De réunion en réunion, les partisans de Belkhadem, qui réunissent régulièrement le bureau politique, peinent également à dégager «une stratégie» de contre-attaque. Ces réunions, à l'issue desquelles devrait en principe être décidée la date de la tenue de la session «extraordinaire» du comité central pour élire le secrétaire général du FLN, n'ont abouti à rien. Abderrahmane Belayat auquel échoit ce rôle, ou plutôt qui s'est imposé lors de la session du CC, refuse de s'exprimer sur le sujet, préférant rétorquer que «les consultations se poursuivent». Compte tenu de la complexité de la situation au FLN et de l'écart insignifiant qui sépare les deux (plusieurs) clans du comité central, il est quasi certain, comme nous l'indique notre premier interlocuteur, que la session tardera à reprendre. Certaines personnalités, les ministres notamment avancés comme potentiels remplaçants de Belkhadem, ne jouissent ni de l'estime de la direction ni de celle des redresseurs qui les accusent d'avoir pris le «dernier wagon».