Les deux ailes du FLN divergent sur la nature – ordinaire ou extraordinaire – de la session du Comité central qui sera convoquée au cours de ce mois de février, pour l'élection d'un nouveau secrétaire général. Pour les proches de Belkhadem, il s'agira d'une session extraordinaire, ce qui explique le fait que la gestion du parti soit confiée au membre le plus âgé du BP, qui est Abderrahmane Belayat. Pour les opposants à l'ancien SG, le Comité central doit se réunir en session ordinaire et le BP doit s'effacer. « Qui a mandaté Belayat de parler au nom du Comité central ? », s'interroge Boulenouar pour qui Abdelaziz Belkhadem a fait une « fausse lecture » d'un article du règlement intérieur du CC qui donne la gestion du parti au Bureau politique, en cas de destitution du secrétaire général. Cette bataille de procédures entre les partisans et les opposants de Belkhadem est à l'origine de la non tenue aujourd'hui de la réunion du Bureau politique, selon M. Boulenouar. La destitution de Belkhadem n'a pas mis fin aux divisions au sein du FLN. Des contestataires regardent d'un mauvais œil la montée en puissance des quatre ministres du Bureau politique qui ont joué un rôle clé dans la destitution de Belkhadem. Ces derniers ne cachent pas leur souhait de gérer le parti, en attendant l'élection d'un nouveau secrétaire général, selon nos sources. Mais les contestataires du Comité central et le mouvement de redressement s'y opposent : « Pour nous ils sont aussi responsables que Belkhadem dans la situation qui prévaut au sein du parti. En tant que membres du BP, ils validaient les décisions prises par le SG sortant ». La candidature de Bouhara se précise Pendant que les contestataires et les fidèles à Belkhadem peinent à s'entendre sur la prochaine réunion du Comité central, dans les coulisses, les tractations se poursuivent pour l'élection du successeur de Belkhadem. Des rencontres se tiennent quotidiennement au siège du FLN entre les membres du Comité central. « Même si plusieurs noms sont pressentis pour remplacer Belkhadem, la balance semble pencher en faveur d'Abderrezak Bouhara », confie un cadre du parti qui a requis l'anonymat. M. Bouhara est l'homme de consensus aux yeux de certains militants du parti. « Outre le fait qu'il [Bouhara] jouisse d'un grand respect auprès des militants, c'est aussi l'homme de confiance du président Bouteflika », poursuit notre interlocuteur, en rappelant que le FLN est un appareil de l'Etat. « Le poste du SG du FLN n'a jamais été une affaire interne au parti. Le chef du FLN doit d'abord avoir le quitus du pouvoir », explique un membre de la direction du parti, qui rappelle les circonstances du départ de Belkhadem.