L'association de la communauté sahraouie en France (ACSF) a dénoncé vendredi un "simulacre" de procès, ainsi que le verdict rendu à l'encontre des 24 militants sahraouis des droits de l'homme, déplorant que des peines de prison "disproportionnées et injustifiées" aient été prononcées par un tribunal militaire. "Ces 24 accusés auraient dû être traduits devant un tribunal civil qui aurait mieux répondu aux normes internationalement reconnues pour un procès équitable", écrit l'association dans un communiqué remis à l'APS. "Or, de toute évidence, ces sentences étaient orientées et viciées, dès le départ, et les chefs d'accusation complètement fantaisistes", poursuit l'ACSF, qui rappelle que les 24 militants sahraouis des droits de l'homme ont été soumis, durant leur détention, "à la torture et subis des sévices innommables". L'association affirme aussi qu'il est de son devoir de souligner que ce procès est une "atteinte grave aux efforts de l'Onu en faveur d'une solution juste au conflit du Sahara Occidental". Elle appelle, ainsi, la communauté internationale à réagir "face aux agissements de la monarchie marocaine qui viole, en toute impunité, le droit international", ajoutant que le Maroc "vient de donner un bel exemple de son mépris à l'égard des conventions internationales". Le 17 février, le tribunal militaire de Rabat a condamné les 24 détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, à de très lourdes peines de prison: 9 à perpétuité, 4 à 30 ans (dont Ennâama Asfari, co-président du comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental-Coreslo), 7 à 25 ans et 2 à 20 ans. Lors du procès, les prévenus ont accusé l'Etat marocain d'être responsable des événements qui se sont déroulés, le 8 novembre 2010, après l'assaut donné par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, proche de Laayoun, au Sahara occidental où plus de 20.000 Sahraouis avaient, à l'automne 2010, élevé quelque 3.000 tentes pour protester pacifiquement contre l'occupation marocaine et réclamer leur droit à l'autodétermination. Des dizaines de militants sahraouis ont, alors, été arrêtés par les forces de police. En détention durant vingt-sept mois, ces militants sahraouis ont été notamment accusés d'"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction".