Depuis mercredi, la wilaya de Laghouat est le théâtre de manifestations de chômeurs dont plusieurs ont été arrêtés, avant que d'autres groupes ne reviennent à la charge. Les forces anti-émeutes ont usé de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes pour les disperser Selon Yacine Zaïd de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) de Laghouat, «les affrontements ont éclaté juste après la prière du vendredi. Les jeunes se sont rassemblés pour manifester leur soutien aux chômeurs arrêtés mercredi. Les agents de la police ont alors usé de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour les disperser». Ces rassemblements «réprimés» se tenaient à Kasr El Bazaïm et Kasr El Ferroudj, dans la wilaya de Laghouat, a précisé le syndicaliste. Lors d'une manifestation devant l'agence locale de l'Anem (Laghouat), la police a procédé mercredi à l'arrestation de plusieurs jeunes chômeurs dont 17 ont été présentés le lendemain devant le parquet de la République. Dans une déclaration rendue publique hier, la LADDH Laghouat accuse le wali et le chef de sûreté de vouloir «déclarer la guerre à la société civile». «Quelle signification pouvons-nous donner à cette répression et à cette chasse aux militants et tous ceux qui optent pour la lutte pacifique», s'interroge la LADDH avant de trancher : «Sans une intervention directe des autorités nationales pour mettre un terme à ces dérapages très dangereux qui ciblent la population de Laghouat, on ne peut exclure que cette politique soit le fruit d'une décision nationale pour faire diversion par rapport aux scandales à répétition de corruption au sommet de l'Etat sur lesquels se concentrent les médias.» La Ligue appelle «toutes les forces de la société civile, ainsi que les instances internationales à intervenir pour mettre un terme à cette politique de répression des mouvements pacifiques par la violence».