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«Je ne peux pas passer sous silence les scandales qui touchent la gestion de Sonatrach» Le président Bouteflika dans un message à l'occasion du 24 Février
Largement relayés par la presse nationale et internationale, les scandales de Sonatrach soulèvent «la révolte et la réprobation» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui affirme ne pas pouvoir les «passer sous silence», tout en réitérant sa confiance en la justice algérienne pour tirer au clair ces affaires et sanctionner les responsables. «Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent la gestion de Sonatrach», a dit le président de la République dans un message adressé au SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et aux travailleurs algériens à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l'Union générale des travailleurs algériens et la nationalisation des hydrocarbures. Le chef de l'Etat a indiqué que ces informations «soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation». Par ces déclarations, le président de la République réitère ainsi la détermination des autorités algériennes et leur «inflexibilité», dixit Youcef Yousfi, dans la lutte contre la corruption. Dès la révélation de l'affaire dite «Sonatrach 2», le procureur général près la cour d'Alger, Belkacem Zeghmati, avait déclaré qu'une information judiciaire dans le cadre de la même affaire avait déjà été ouverte. Les faits révélés par certains médias nationaux et étrangers sont «en relation avec l'information judiciaire déjà ouverte auprès du pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed (Alger) dans le cadre de l'affaire dite Sonatrach 2», avait précisé un communiqué signé par le procureur général. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait annoncé mercredi que des mesures nécessaires concernant cette affaire seront prises une fois le travail de la justice terminé et que cette affaire soit confirmée. Des instructions «très fermes» ont été données par les autorités aux entreprises pour «défendre leurs intérêts et pour poursuivre toute personne susceptible d'avoir agi contrairement aux intérêts de nos entreprises», avait-il ajouté. «La justice est en train d'enquêter. (...) Nous prendrons les mesures nécessaires lorsque la justice aura terminé son travail et que ces affaires soient confirmées et avérées», avait précisé Yousfi avant de trancher : «Nous combattrons la corruption avec la plus grande détermination. Nous serons inflexibles dans ce domaine-là». Le scandale a éclaté après que le parquet de Milan ait décidé de mener une enquête sur le compte du patron de l'entreprise italienne ENI, Paolo Scaroni. Ce dernier est soupçonné d'avoir participé à au moins une rencontre à Paris destinée à faire obtenir à Eni et à sa filiale Saipem un marché évalué à 11 milliards de dollars avec Sonatrach, en contrepartie d'une commission de 197 millions d'euros versée, via un intermédiaire, à de hauts responsables algériens. Les révélations touchent également de hauts responsables algériens dont le neveu de Bejaoui, ancien ministre des Affaires étrangères. L'enquête touche également la société canadienne SNC Lavalin fortement présente en Algérie. Un hommage particulier aux services de sécurité L'intervention des services de sécurité a fait «notre admiration et celle de l'opinion internationale», a déclaré le chef de l'Etat qui ne pouvait pas également passer sous silence l'attaque meurtrière de Tiguentourine pour rendre un hommage «particulier» aux services de sécurité et relever par là même les défis qui s'imposent à l'Algérie en matière de sécurité notamment. «Je veux, à cette occasion, rendre un hommage particulier aux officiers, soldats et membres des services de sécurité et ceux de la Protection civile, dont l'intervention a fait notre admiration et celle de l'opinion internationale», a-t-il affirmé dans le même message. «Cependant, nous sommes confrontés à d'autres défis. Notre sécurité est mise en danger par la situation au Mali à notre frontière sud et par les manifestations sporadiques d'un terrorisme que nous n'avons de cesse de combattre», a-t-il ajouté, relevant que «ce qui s'est passé dernièrement à In Amenas en est une illustration édifiante, qui a mis en lumière la cruauté des bandes terroristes, mais en même temps, le savoir-faire de notre armée, de nos services de sécurité, qui ont su mettre fin à cette agression contre l'une des installations les plus importantes de notre pays». «Je m'incline également à la mémoire des travailleurs algériens et des étrangers qui ont perdu leur vie lors de ce lâche attentat et j'exprime notre admiration et notre gratitude à ceux d'entre eux qui, par leur sang-froid et leur attitude courageuse, ont permis la sauvegarde des installations et de l'outil de production», a ajouté le chef de l'Etat. Pour rappel, trente-sept otages, dont un Algérien, ont été tués lors de l'attaque de Tiguentourine à In Amenas (Illizi), survenue le 16 janvier. Vingt-neuf terroristes ont été éliminés et trois autres capturés lors de l'assaut donné par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) pour neutraliser les terroristes et libérer les otages nationaux et étrangers, rappelle-t-on. Outre ces deux aspects, le chef de l'Etat n'a pas manqué de rappeler l'importance de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures. «Ces deux dates sont associées à des événements de très haute importance pour l'Algérie. La première est liée à la naissance de l'UGTA, qui a donné à la cause ouvrière un outil pour la défense des droits des travailleurs, mais également, la possibilité pour eux de participer activement et souvent efficacement à la vie politique, économique et sociale de notre pays. La seconde est celle de la nationalisation des hydrocarbures, qui a permis la récupération de nos richesses naturelles et leur utilisation pour le développement du pays et pour le bien-être de nos compatriotes», a affirmé le Président. Pour Bouteflika «la commémoration, aujourd'hui, de ces deux événements nous invite d'abord à un retour sur notre histoire pour nous rappeler les circonstances dans lesquelles ils se sont produits et rendre hommage à tous ceux et toutes celles qui y ont apporté leur contribution et consenti des sacrifices pour lesquels nous leur devons une reconnaissance éternelle. Leurs initiateurs ont montré une lucidité et un courage qui leur donnent droit à toute notre admiration». «Si nous nous tournons maintenant vers le présent, il est facile à tout observateur de constater que notre pays change quotidiennement de visage. Les infrastructures dont nous sommes en train de le doter permettront, dans un proche avenir, l'essor de notre économie et une meilleure exploitation de nos ressources», a-t-il relevé non sans affirmer que la jeunesse algérienne constitue le «véritable capital» du pays. «Notre véritable capital réside dans notre jeunesse, que nous devons préparer à assumer sa responsabilité de demain et pour laquelle nous devons tout faire pour lui léguer un pays apaisé et capable de tenir son rang au sein de la communauté internationale».