Le dernier soldat israélien a quitté hier la bande de Ghaza, quatre jours après la fin d'une offensive de 22 jours qui a coûté la vie à plus de 1300 Palestiniens et causé une énorme dévastation. Le Hamas, le mouvement palestinien qui contrôle l'enclave, a pris acte du retrait israélien tout en exigeant la levée du blocus imposé au territoire avant d'accepter une éventuelle trêve formelle consolidant le cessez-le-feu que les belligérants avaient décrété dimanche chacun de son côté. «Le dernier soldat a quitté la bande de Ghaza ce matin, mais l'armée reste déployée à la lisière pour faire face à toute éventualité», a déclaré un porte-parole de l'armée. Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé que ce retrait «ne suffit pas et ne résout pas la crise. Nous exigeons la levée totale du blocus et la réouverture de tous les points de passage pour que notre peuple puisse vivre en paix et en sécurité». «Nous, avons dès le début, dit clairement que la fin de l'agression, la levée du blocus et la réouverture des passages doivent précéder toute discussion sur les autres sujets, y compris une trêve», a-t-il ajouté. Les tractations en vue d'une trêve sont menées par l'entremise de l'Egypte qui doit accueillir des représentants d'Israël et du Hamas dans les prochains jours. Alors que l'armée annonçait son retrait, des témoins palestiniens ont affirmé que des navires de guerre israéliens avaient tiré des obus sur la zone littorale du nord du territoire sans faire état de blessés. Le Hamas, qui s'efforce d'afficher son autorité depuis la fin des combats le 17 janvier, a invité tous ses fonctionnaires à rejoindre leur lieu de travail. Par ailleurs, le quotidien israélien Haaretz a indiqué que l'armée israélienne enquêtait sur une éventuelle utilisation fautive par ses soldats d'obus au phosphore à Ghaza, notamment sur un tir par une unité de parachutistes d'une vingtaine de ces obus dans une zone peuplée dans le nord du territoire. Les Palestiniens et plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont accusé Israël d'avoir pendant le conflit utilisé des obus au phosphore qui causent des brûlures très graves. Une source militaire a en outre indiqué qu'Israël interdisait la publication de l'identité des chefs d'unités engagés dans l'offensive à Ghaza de crainte qu'ils soient poursuivis pour «crime de guerre», après des témoignages sur des «atrocités» commises sur des civils. L'ONU s'apprête à désigner une personnalité pour diriger une «mission d'établissement des faits» sur les violations des droits de l'homme commises à Ghaza.