, les exportations en pétrole et gaz ont rapporté à l'Algérie près de 1000 milliards de dollars, a indiqué, samedi, Nordine Aït Laoussine, ancien ministre de l'Energie et ancien cadre à Sonatrach. Le ministre de l'Energie a, récemment, parlé de 800 milliards de dollars, a-t-il noté, dans son intervention à la 10e session du Forum d'Alger, organisé samedi à Alger par le cabinet Emergy, sous le thème «Projeter dans le futur la symbolique patriotique novembriste», M. Aït Laoussine a prévenu que l'Algérie a consommé la moitié de ses réserves en hydrocarbures. En décidant de nationaliser les hydrocarbures, l'objectif de l'Etat était de développer le pays. Mais, 42 ans après, l'Algérie «est encore dépendante des hydrocarbures». L'industrie pétrolière et gazière devait participer au développement et à la diversification économique, ce qui n'est pas le cas, ajoutera-t-il. Pis encore, la demande nationale augmente d'année en année d'où la nécessité de trouver un nouveau système de soutien des prix qui ciblera ceux qui ont besoin d'aide. Car, le maintien des subventions mettrait en danger les capacités de réaliser de nouveaux investissements dans le domaine énergétique. «Nous ne pouvons pas concevoir une politique énergétique efficace sans modèle», a-t-il suggéré. L'Algérie doit intégrer les évolutions mondiales dans le domaine des hydrocarbures. Parmi ces évolutions, il citera le cas de la croissance soutenue du commerce international du gaz naturel liquéfiée (GNL). La demande mondiale en GNL est de 100 millions de tonnes par an et évolue de 2% annuellement. La demande des pays asiatiques comme l'Inde et la Chine connaîtra une importante évolution dans les prochaines années pour représenter la moitié de la demande énergétique d'ici 2035. L'Algérie est appelé, à cet effet, à suivre l'évolution des prix du gaz dans les prochaines années. Tout en continuant à défendre son marché traditionnel (Europe), qui est en déclin, l'Algérie devra chercher de nouveaux clients. M. Laoussine plaide pour une politique d'anticipation concernant le marché gazier. «Nous ne pouvons pas ignorer la réalité du marché qui pourra s'imposer à notre pays», a-t-il soutenu. Certes, l'Algérie défend le système d'indexation des prix du gaz sur le pétrole mais il est indispensable de penser à changer graduellement. Pour sa part, Nazim Zouiouèche, ancien PDG de Sonatrach, a recommandé de lancer l'exploration dans le nord du pays. La récupération des anciens gisements a été également préconisé par M. Zouiouèche.