Malgré sa victoire 2-0 dimanche contre Marseille, le Paris SG a encore montré un visage en clair-obscur avec, côté pile, le sourire radieux du remplaçant Beckham et, côté face, la mine sombre de l'inamovible titulaire Ibrahimovic, en plein coup de mou malgré un 22e but. Si le passage à vide que le Suédois vit traditionnellement au sortir de l'hiver n'avait justement pas débuté début janvier, on pourrait même croire qu'il est provoqué par l'arrivée de la star anglaise toujours capable, à 37 ans, de faire de l'ombre à l'ombrageux Zlatan. Mais la théorie ne tient pas car le buteur aux 22 réalisations, dont un dernier but chanceux inscrit dimanche, en est à quatre buts en sept matches de Championnat de France depuis la reprise. C'est-à-dire loin de ses 18 buts lors des 19 premiers matches. Plus grave, Ibrahimovic a même souvent montré son pire visage, celui du joueur caractériel qui disparaît des matches et réapparaît parfois au ralenti en marchant. Son énervement lui a même valu une exclusion à Valence en Ligue des champions, et il manquera donc le 8e de finale retour le 6 mars. "Ibrahimovic n'a pas fait un bon match", a reconnu l'entraîneur italien du PSG Carlo Ancelotti dimanche soir. "Mais il a marqué un but. On sait que ce n'est pas un joueur de contre-attaques". Un constat peu rassurant quand on sait qu'Ancelotti n'a cessé de louer ces dernières semaines la vitesse de ses attaquants et la préférence de son équipe pour ce type d'offensives. Dimanche, "Ibra" -- qui s'est offert une nouvelle fois le luxe de râler contre son coéquipier Lavezzi, pourtant le meilleur parisien dans le champ-- a même été pour la première fois été sifflé par le Parc des Princes après avoir raté un geste évident. Beckham "un peu nerveux" Ces critiques résonnent étrangement et contrastent avec l'accueil triomphal fait par le Parc des Princes à David Beckham, entré pour sa présentation officielle au son du "Hey Jude" des Beatles et acclamé de bout en bout. Simple remplaçant, le 400e joueur de l'histoire du PSG est entré à la 76e minute sans se départir de son légendaire sourire étincelant de gendre idéal. Parfois en manque de rythme dans les tâches défensives, le "Spice Boy" a fait preuve d'un bon état d'esprit et souvent réussi ses transmissions vers l'avant. Au point même d'être impliqué sur le 2e but parisien. "J'étais un peu nerveux", a-t-il reconnu ensuite. "J'ai toujours dit que c'était un gros défi pour moi, alors j'avais un peu de pression". "Il a apporté sa qualité de passes, son expérience", s'est félicité son entraîneur. "Il a montré de bonnes qualités même s'il est difficile de le juger en seulement 20 minutes. Verratti est suspendu, alors peut-être qu'il va jouer" mercredi en 8e de finale de Coupe de France, toujours contre l'OM. "J'ai toujours su qu'en venant ici, à mon âge et au mercato, je ne m'attendais pas à être titulaire. Mais c'est l'objectif", n'a pas caché l'ambitieux sujet de Sa Majesté. Pour ces retrouvailles avec Marseille, il pourrait donc bien y avoir un chassé-croisé, avec Beckham aligné d'entrée, et Ibrahimovic laissé au repos.