Les étudiants de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger (ESBA) ont mené une action de protestation hier afin de dénoncer leurs mauvaises conditions d'études et de vie à la résidence universitaire. Hier, en fin d'après-midi, une rencontre entre la direction et un comité d'étudiants s'est tenue, des solutions ont été apportées aux problèmes soulevés par les grévistes. Hier, les étudiants ont organisé une assemblée générale afin d'évaluer les suites à donner au mouvement et décidé, à la faveur des discussions, de suspendre leur débrayage qui devait initialement durer cinq jours. «La direction a répondu à nos inquiétudes et promis d'appliquer nos revendications. Il nous reste à traiter le problème de la résidence universitaire et pour cela, nous avons contacté le directeur de l'Office national des œuvres universitaire afin qu'il organise une réunion. On espère améliorer au mieux la qualité de vie au sein des blocs durant les vacances de printemps», nous a indiqué une élève, membre du comité, ajoutant que lors de l'AG, des éléments minoritaires ont fait valoir leur droit de continuer la grève par manque de confiance envers l'administration. Elle estime que rien n'est acquis mais que la démarche de la direction va dans le bon sens. «Nous allons être vigilants. Nous allons établir un calendrier de réunion afin d'évaluer l'application de nos revendications sur le terrain. Dans le cas contraire, nous déposerons de nouveau un préavis de grève», a-t-elle affirmé. Concernant les poursuites judiciaires à l'encontre de certains membres du comité des étudiants, cette dernière nous a fait savoir qu'elles avaient été retirées et qu'elle regrettait que la direction ait pris une telle démarche alors que les étudiants avaient déposé un préavis de grève. Interrogée sur les raisons pour lesquelles les grévistes de l'ESBA ont eu gain de cause comparé aux étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts et du spectacle (Ismas), dont le mouvement a changé de tournure avec les poursuites judiciaires et la grève de la faim de certains grévistes depuis huit jours, cette étudiante nous a indiqué que le mouvement de l'ESBA était récent et que la direction avait fait la démarche de contacter les grévistes contrairement à la direction de l'Ismas qui n'a pas voulu négocier. «Le climat est plus serein qu'a l'Ismas. Certains professeurs nous ont soutenus. Nous croyons en la bonne foi de l'administration même si ce n'est pas la seule décisionnaire. Le ministère de la Culture a des engagements qu'il doit tenir. Je tiens à souligner que tous les étudiants des Beaux-Arts sont indignés par le manque de communication à l'Ismas. Nous projetons d'organiser une marche pour les soutenir d'autant que certains sont vraiment dans une situation sanitaire très grave alors qu'ils ne revendiquent que leurs droits», a-t-elle déploré, appelant la communauté estudiantine à soutenir le mouvement des grévistes de l'Ismas.