Celle-ci devait prendre effet sous conditions, à savoir la révision de la composante du conseil pédagogique, le remaniement du programme et de l'emploi du temps et la programmation des soutenances des étudiants en dernière année. La reprise des cours à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts (ESBA) n'a finalement pas eu lieu hier. Si enseignants grévistes et étudiants affirment avoir suspendu leur mouvement de protestation, la direction affirme que ces derniers étaient absents à l'AG convoquée par le directeur de l'établissement, ce samedi matin, et conclut par conséquent à la suite de la grève. Contactée par nos soins, c'est la secrétaire du directeur qui nous a informés de l'AG organisée au sein de l'école par le directeur, mais à laquelle seulement six étudiants ont répondu présents. Rencontré à l'école, le président du comité des étudiants affirmera que la grève a été suspendue et que les étudiants étaient prêts à regagner les ateliers, suite à la rencontre, du 2 janvier, qui les a réunis avec les représentants du ministère de tutelle. “Le directeur veut faire croire que nous avons refusé de reprendre les cours. Alors que ses supérieurs hiérarchiques au ministère savent très bien que nous avons décidé de suspendre la grève”, dira M. Bouzar. L'éventuelle reprise des cours devait prendre effet sous conditions, notamment la révision de la composante du conseil pédagogique, le remaniement du programme et de l'emploi du temps et la programmation des soutenances des étudiants en dernière année. Le représentant des étudiants regrette que la passation de consignes du nouveau sous-directeur, M. Aït Mouhab, n'ait pas eu lieu et que toutes les revendications à caractère pédagogique soient, par conséquent, restées en suspens. Dans une lettre soumise à la ministre de la Culture datée d'hier, les enseignants grévistes affirment leur conviction que seule une solution consensuelle peut ouvrir de nouvelles perspectives pour l'ESBA. “Les enseignants sont conscients qu'ils ont été des otages au même titre que les étudiants et qu'ils ont subi la politique d'usure et de pourrissement. Tout en restant mobilisés, ils se sont prononcés, à l'issue de l'assemblée générale du 4 janvier 2006, pour la suspension de la grève en signe de bonne volonté à compter du 7 janvier 2006”, peut-on lire. Une suspension à son tour conditionnée par l'intégration dans le conseil pédagogique exceptionnel des quatre enseignants — Aïdoud Anissa, Benkhedidah Rabah, Kichou Ahmed et Sahraoui Boubekeur — habilités à encadrer les projets artistiques de fin d'études, selon la décision 277 du 22 novembre 2005, l'élection de trois représentants des enseignants et leur intégration dans le conseil pédagogique exceptionnel, la réintégration des trois enseignants écartés par mesure de représailles, la titularisation de l'enseignant Bouamama Mustapha (docteur en histoire de l'art), dont le dossier est arbitrairement bloqué, la concrétisation du règlement des arriérés de salaire comme convenu (PV du 13 décembre 2005), la restitution de la salle des enseignants et du bureau syndical, la suspension de l'action judiciaire engagée par le directeur de l'ESBA et la poursuite du débat concernant la situation socioprofessionnelle des enseignants. Hier, à défaut d'une reprise effective des cours et d'exposer de vraies œuvres d'art, les étudiants s'étaient contentés d'improviser une installation de leurs matelas, couvertures, vêtements pour dire l'indigence artistique que vit l'école depuis longtemps. Wahiba Labreche