Des milliers de Vénézuéliens vêtus de rouge affluaient vendredi vers l'Académie militaire de Caracas pour assister aux funérailles d'Etat de leur président Hugo Chavez, en présence d'une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Certains ont passé toute la nuit sur l'immense esplanade militaire jouxtant le bâtiment, dormant sur des cartons, des journaux. D'autres continuaient de faire inlassablement la queue à l'entrée de l'Académie, pour s'incliner devant la dépouille d'Hugo Chavez, exposée dans un cercueil à demi-ouvert. L'esplanade était jonchée de détritus abandonnés par les centaines de milliers - jusqu'à deux millions selon les autorités - de Vénézuéliens qui se sont relayés depuis mercredi pour rendre un dernier hommage à Chavez, décédé mardi d'un cancer. Parmi la foule, Gianelly Rangel, drapeau vénézuélien sur les épaules, explique qu'elle fait la queue depuis plus de 24 heures avec ses deux filles et sa sœur pour saluer son héros, "le grand homme du XXIe siècle. "Je suis très fière de voir tous les chefs d'Etat"; Chavez "doit aller au Panthéon, il le mérite", déclare-t-elle. Plus de 30 chefs d'Etat et de gouvernement doivent participer à la cérémonie qui se déroulera dans l'enceinte de l'Académie militaire à partir de 11H00 (15H30 GMT). Presque tous les présidents latino-américains ont fait le déplacement, les alliés de gauche comme le cubain Raul Castro ou le Bolivien Evo Morales, les amis, comme la Brésilienne Dilma Rousseff, mais aussi des présidents de droite, comme le Colombien Juan Manuel Santos. Les présidents Iranien Mahmoud Ahmadinejad et le Bélarusse Alexandre Loukachenko, feront une apparition remarquée en l'honneur de cette figure de la gauche radicale qui avait également tissé des liens diplomatiques avec la Syrie de Bachar al-Assad et la Libye à l'époque de Mouammar Kadhafi.