Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front du Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a "condamné fermement" le refoulement par le gouvernement marocain d'une délégation d'eurodéputés. Dans une lettre adressée vendredi au secrétaire général de l'ONU, M. Ban ki Moon et publiée samedi par l'Agence de presse sahraouie (SPS), le président sahraoui a appelé l'ONU à assumer ses "responsabilités et à engager une action urgente en vue de mettre un terme à la répression sauvage et au blocus imposé par l'occupant marocain dans un territoire qui relève directement de l'ONU et qui est inscrit sur la liste des territoires soumis à la décolonisation qui n'ont pas encore bénéficié du droit à l'autodétermination". Il a réitéré sa demande en vue de prendre rapidement les mesures nécessaires envers le gouvernement marocain notamment les différentes sanctions afin d'ouvrir le territoire du Sahara Occidental occupé à des observateurs internationaux indépendants que le gouvernement marocain empêche de rencontrer les membres de la MINURSO. "Il est anormal que la communauté internationale ne puisse adopter une position ferme face aux opérations de refoulement méthodique menées par les autorités marocaines à l'encontre d'observateurs internationaux, dont le nombre ne cesse d'augmenter ces dernières années et qui constituent une tentative flagrante d'écarter tout témoin et d'occulter la terrible vérité sur la situation des droits de l'homme au Sahara Occidental occupé", a-t-il souligné. Pour le chef de l'Etat sahraoui, "il est inconcevable, des points de vue juridique et moral, que l'Etat marocain continue à imposer son blocus dans les territoires sahraouis occupés et à juger des civils sahraouis dans de simulacres de procès notamment devant des tribunaux militaires, faisant fi des Chartes et des résolutions de l'ONU". Une délégation composée de quatre eurodéputés et de cinq assistants parlementaires, a été refoulée dès son arrivée mercredi à l'aéroport de Casablanca au Maroc. Les eurodéputés devaient effectuer une visite à la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) et prendre contact avec les défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental occupé en application des résolutions adoptées par le Parlement européen en janvier dernier, rappelle-t-on. Cette visite faisait également suite à une recommandation du Parlement européen exigeant "la libération des prisonniers politiques sahraouis" et "le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental".