L'enterrement hier des petits Haroun et Ibrahim au cimetière de Zouaghi s'est déroulé dans le calme et l'indignation après la prière du dohr. Une foule émue, parfois en larmes, a accompagné les deux garçons à leur dernière demeure. Des proches, des voisins, des représentants des autorités locales et des citoyens sont venus témoigner par leur présence l'affection et la sympathie qu'ils ont pour les parents des deux victimes. Ils sont tous venus rendre un dernier hommage aux deux petits anges dont la mort a mis en émoi tout le pays. La douleur et l'émotion étaient très fortes lorsque les deux corps ont été mis en terre sous les cris de «Allah Akbar». Les larmes ne suffisaient plus, ni les mots d'ailleurs, toute la ville était plongée dans un immense chagrin depuis l'annonce de la découverte des corps mardi après-midi. Un important dispositif sécuritaire avec des agents en civil a été déployé tôt le matin au niveau de la nouvelle ville Ali-Mendjeli pour éviter les affrontements avec les jeunes en colère qui avaient saccagé la veille plusieurs magasins, la sûreté urbaine et d'autres institutions. Lorsque les dépouilles ont été ramenées du CHU, la tension était palpable. Les mamans affolées et tous les présents étaient en larmes. Les corps ont été aussitôt transportés vers le cimetière à bord d'une ambulance. Des marches imposantes ont été organisées le matin. L'une regroupait des mamans habitant la nouvelle ville pour dénoncer l'insécurité et leur crainte pour la vie de leurs enfants, une autre vers 11 h par les élèves des établissements scolaires de la nouvelle ville encadrés par leurs enseignants et accompagnés dans la plupart des cas de leurs parents. Cette marche pacifique a été organisée pour dénoncer non seulement ce crime horrible mais aussi le climat d'insécurité qui règne au niveau de l'agglomération. Les élèves de l'école primaire Moussa- Hamlaoui où était scolarisé le jeune Brahim Hachiche a été fermée durant la journée. Cette école se situe à 2 km et demi du domicile de la victime, au niveau du village Bouchabaa, dans la commune de Aïn Smara. Notons que des citoyens se sont regroupés hier en début d'après-midi devant la cour de Constantine pour réclamer la peine capitale pour les deux meurtriers.