L'Algérie formalisera une démarche administrative, à partir d'Alger, pour libérer ses ressortissants détenus en Irak, en attendant la décision souveraine des autorités irakiennes. «Cela prendra le temps de ficeler la procédure et la transmettre aux autorités irakiennes», a annoncé, hier à Alger, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani. Dans une déclaration à la presse en marge de l'inauguration de l'exposition dédiée aux «Cinquante ans de diplomatie algérienne : mémoire et réalisations», M. Belani a indiqué : «Nous attendrons la décision souveraine des autorités irakiennes.» Il a rappelé que neuf détenus sont poursuivis pour entrée illégale sur le territoire irakien alors que deux autres sont condamnés pour des allégations d'implication dans des activités terroristes sans participation directe et avérée à des actes de violence. Mais il n'y a pas de preuves et ils ne sont pas condamnés à mort.» A propos de l'idée de leur transfert, il a noté qu'elle n'est pas à l'ordre du jour. Il expliquera que «l'Algérie n'a pas cette tradition, car il est question d'adaptation du code pénal. Il se peut qu'il y ait un délit considéré dans un pays comme crime, mais pas dans le code pénal algérien». M. Belani a ajouté que le Premier ministre irakien fera une proposition au président de son pays qui pourra accorder la grâce présidentielle aux détenus algériens. Pour rappel, une délégation algérienne s'est rendue récemment en Irak et a eu des entretiens «constructifs» avec les autorités irakiennes. Elle a pu également rendre visite aux 11 ressortissants algériens détenus dans les prisons de Baghdad, Nassirya et Suleimanya, a indiqué dimanche le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. La délégation algérienne a pu notamment s'enquérir de leur état de santé, qui est jugé «satisfaisant», et de leurs conditions de détention jugées «correctes», avait-elle précisé, ajoutant que les autorités pénitentiaires de ces trois établissements se sont déclarées «satisfaites» de «la conduite irréprochable» de nos ressortissants.