L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a vivement critiqué la Grande-Bretagne pour la création lundi d'un organe de surveillance des médias, estimant que cela pouvait porter atteinte à la liberté d'expression. "Un organe de contrôle créé par un gouvernement, quel que soit son degré d'indépendance, pourrait constituer une menace pour la liberté des médias", a regretté la Bosnienne Dunja Mijatovic, représentante pour la liberté de la presse à l'OSCE, dont le siège est à Vienne. Pour l'OSCE, le "régulateur indépendant, institué par une charte royale, pourrait forcer les journaux à présenter leurs excuses et leur imposer des amendes". "Je continue de penser que l'auto-régulation est la meilleure façon de traiter les omissions et les erreurs", a ajouté Dunja Mijatovic. L'OSCE a précisé qu'en Grande-Bretagne les médias peuvent rejoindre volontairement un organisme d'auto-régulation, la Press Complaints Commission, "sous les critiques après le séisme provoqué par le scandale des écoutes téléphoniques par certains médias britanniques". "Le scandale des écoutes téléphoniques était une affaire criminelle et les personnes impliquées ont été poursuivies. Cela ne doit pas être une excuse pour s'immiscer dans le travail de l'ensemble de la presse écrite", a conclu Dunja Mijatovic. Lundi, les trois partis politiques britanniques (conservateur, travailliste et libéral-démocrate) se sont mis d'accord sur la mise en place d'un nouvel organe de surveillance pour éviter les dérives du passé, deux ans après le scandale des écoutes qui a mis les puissants journaux britanniques sur la sellette. Doté d'une commission d'arbitrage rapide et gratuite pour les plaignants, ce nouvel organe aura notamment le pouvoir d'imposer des "amendes allant jusqu'à un million de livres" (1,2 million d'euros) aux journaux.