Les prix du pétrole hésitaient à l'ouverture mardi à New York, des chiffres positifs pour l'immobilier américain, de bon augure pour la demande énergétique aux Etats-Unis, compensant en partie les craintes liées à la situation en zone euro. Vers 13H15 GMT, le baril de référence pour livraison en avril lâchait 4 cents à 93,70 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) après avoir démarré en légère hausse. "C'est de nouveau un bon jour pour l'économie américaine avec les données sur l'immobilier" et le baril de pétrole coté à New York en profite, a remarqué John Kilduff, d'Again Capital. Les mises en chantier de logement ont rebondi plus que prévu aux Etats-Unis en février, gagnant 0,8% par rapport au mois précédent. Indicateur de la construction à venir, le nombre de permis de construire accordés par les autorités a de son côté rebondi de 4,6% par rapport à janvier, dépassant ainsi les attentes des analystes. Ces bons indicateurs "laissent supposer que la demande pour l'énergie et le carburant, au niveau du consommateur, va s'améliorer", a relevé Bart Melek, de TD Securities. "Ces perspectives décentes pour l'économie aux Etats-Unis permettent de contrebalancer les risques liés à Chypre", a ajouté l'analyste. Le Parlement chypriote devait examiner mardi un projet d'une taxe exceptionnelle et sans précédent sur les dépôts bancaires, dans le cadre d'un plan de sauvetage d'un maximum de dix milliards d'euros pour l'île. Mais ce prélèvement a immédiatement suscité la colère de la population à Chypre, et fait tanguer lundi les marchés boursiers et pétroliers, les opérateurs redoutant que cette mesure quasi inédite ne soit répétée dans d'autres Etats de la zone euro. Le plan présenté au Parlement a donc été amendé pour exonérer les dépôts de moins de 20.000 euros. Le pétrole new-yorkais avait toutefois terminé en hausse lundi. Alors qu'il y seulement un an, ces péripéties chypriotes "auraient causé de gros remous" parmi les investisseurs, "le marché semble être plus que capable d'encaisser les mauvaises nouvelles" en provenance d'Europe, ont remarqué les analystes de Commerzbank. Les courtiers se plaçaient aussi en léger retrait en ce début de séance alors que devait débuter la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) sur le taux directeur de l'institution, prévue pour durer jusqu'à mercredi.