Les prix du pétrole s'affichaient en baisse, hier matin en Asie, dans un marché toujours inquiet de l'économie des Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, alors que démarre la saison de la publication des résultats d'entreprise. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février lâchait 2 cents, à 93,13 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance reculait de 12 cents à 111,82 dollars. La reprise récente des cours, après l'accord provisoire sur le budget américain début janvier "appartient au passé, car les opérateurs se tournent à présent vers les résultats d'entreprises américaines", dont la saison de publication pour les chiffres du quatrième trimestre vient de démarrer, a indiqué Jason Hughes, analyste chez IG Markets Singapore. Les marchés, dont le marché pétrolier, craignent désormais des chiffres décevants de la part des grands groupes, a-t-il ajouté. La veille, le géant américain de l'aluminium Alcoa a annoncé avoir renoué avec les bénéfices fin 2012, avec un bénéfice net de 242 millions de dollars, contre une perte au trimestre précédent. Les résultats d'Alcoa sont "légèrement" meilleurs que prévu, mais les analystes avaient revu en forte baisse leurs prévisions, a noté Jason Hughes. Le marché attend par ailleurs les chiffres du commerce extérieur chinois, en espérant une hausse des exportations, a indiqué pour sa part Victor Shum, de IHS Purvin and Gertz. La veille, le pétrole a terminé quasi-stable à New York, les investisseurs restant sur la réserve à la veille de la publication des chiffres sur les réserves de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a lâché 4 cents pour s'établir à 93,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a fini à 111,94 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de lundi. "En l'absence de nouvelles majeures liées au pétrole, les mouvements sur le marché sont restés très modestes", a observé Bart Melek, de TD Securities. Les courtiers attendaient surtout les chiffres des réserves américaines de brut aux Etats-Unis, qui ont enregistré la semaine précédente "le recul le plus important en une décennie", de 11 millions de barils, a noté M. Melek. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état mercredi d'une hausse de 1,6 million de barils des réserves de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 4 janvier. De leur côté, les stocks d'essence sont attendus en hausse de 2,3 millions de barils et les réserves de produits raffinés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillées durant la période hivernale, en hausse de 1,1 million de barils. "Au vu de l'ampleur du recul de la semaine dernière, le marché semblait réticent à opérer tout mouvement dans un sens ou dans l'autre avant la diffusion" du rapport du DoE, a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric. Dans l'ensemble, "il y a une offre surabondante de brut sur le marché physique" mondial face à une demande toujours tempérée par le ralentissement de l'économie mondiale et "cela maintient un frein pour les cours du baril", a souligné de son côté Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFTM. Le léger recul des prix du pétrole a toutefois été limité par les prévisions météorologiques. "Des températures plus fraîches que prévu sont attendues en Amérique du Nord alors que le climat est déjà très froid en Europe, et cela soutient les cours du pétrole, dans le sillage des prix des produits raffinés", a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group. Par ailleurs, selon lui, l'annonce du niveau record atteint par le chômage en zone euro, qui s'est établi à 11,8% de la population active, contre 11,7% en octobre, favorisait les attentes d'une poursuite de la politique accommodante menée par la Banque centrale européenne (BCE), pour stimuler l'économie et la demande. L'institution tient jeudi sa réunion de politique monétaire, suivie par la traditionnelle conférence de presse de son président Mario Draghi.