Le cours du pétrole a de nouveau fortement reculé jeudi à New York, plombé par des indicateurs moroses sur les économies européennes et américaine et par un gonflement plus fort que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a cédé 2,38 dollars par rapport à la clôture de mercredi, pour s'établir à 92,84 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le pétrole new-yorkais, qui avait déjà cédé plus de 2 dollars la veille, s'est enfoncé un peu plus après l'annonce d'une accélération de la contraction de l'activité du privé dans la zone euro en février, selon l'analyste indépendant Andy Lipow. "Cela indique que la région n'est pas sortie d'affaire", a-t-il souligné. La diffusion de plusieurs indicateurs américains n'a ensuite pas rassuré les investisseurs sur les perspectives de demande de brut. Les nouvelles inscriptions au chômage ont notamment rebondi plus que prévu par les analystes aux Etats-Unis du 10 au 16 février après deux semaines de baisse. "Cela implique que la vigueur de la reprise économique du pays n'est peut-être pas aussi robuste qu'on ne le pensait, ce qui pourrait se traduire ultimement par une faiblesse de la demande", a relevé Bart Melek, de TD Securities. Les prix à la consommation aux Etats-Unis sont par ailleurs restés stables en janvier par rapport au mois précédent, "ce qui n'apporte aucune raison de se réjouir", a ajouté l'analyste. L'annonce en cours de séance d'une nouvelle hausse des réserves de brut aux Etats-Unis, à leur plus haut niveau depuis décembre, a aussi tiré les prix du baril vers le bas. Selon le département américain de l'Energie (DoE), les stocks américains de brut ont bondi de 4,1 millions de barils des réserves américaines de brut, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une hausse de seulement 1,7 million de barils. Ces réserves avaient déjà progressé de près de 12 millions de barils au cours des quatre semaines précédentes, renforçant les craintes sur la vigueur de la demande énergétique dans le pays.