L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a organisé, hier dans les locaux de son siège, une conférence de presse où le sujet de la contrefaçon a été abordé. Une rencontre animée conjointement par M. Boulenouar, porte-parole de l'union, et M. Saber, chargé de l'organique à l'UGCAA. La contrefaçon est ce mal qui ronge le consommateur algérien et met sa vie en danger sous toutes ses formes. Et ce, en dépit des efforts fournis jusque-là par les autorités algériennes. Mais ce mal est universel et il faut reconnaître que 10% du marché mondial est contrefait, ce qui représente environ 500 milliards d'euros. La provenance de ces marchandises contrefaites, selon M. Saber, est incontestablement «le marché asiatique et l'Europe de l'Est». L'Algérie n'est pas en marge de cette gangrène qui sévit toujours, car «l'habillement occupe la tête du podium avec 80%, 60% des cigarettes vendues sont contrefaites, vient ensuite la pièce détachée avec 50% et les cosmétiques avec 40%», souligne M. Saber. Le secteur qui reste raisonnablement à l'abri de la contrefaçon est celui de l'électroménager avec seulement 12%. Les causes d'un tel marasme sont dues principalement «à la non-existence d'une culture de consommation chez les Algériens, à cela s'ajoute un dispositif judiciaire défaillant», a commenté M. Saber. Sans oublier la veille et le travail de longue haleine qu'effectuent les douanes algériennes en saisissant quelque 4 millions de pièces tous genres confondus. L'importation informelle est aussi mise en cause, car «les importateurs algériens ne s'intéressent qu'à la marge bénéficiaire», a estimé le conférencier. La propriété intellectuelle n'est pas ratée par la saignée, 134 000 CD et 10 000 cassettes audio sont contrefaites, en d'autres termes «piratées», ce qui porte préjudice à l'invention et à la production intellectuelle d'une manière générale. Les services de la protection intellectuelle ont recensé et traité 423 affaires de ce type d'infraction. L'autre point abordé est l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange, ce qui est devenu une coutume à l'UGCAA. Enfin, le problème de la contrefaçon fait toujours des siennes, et les victimes sont les consommateurs qui payent, en plus de leur argent, de leur argent, sans toutefois avoir la qualité voulue. Et pour en finir avec ce phénomène, la participation de tout un chacun est vivement souhaitée.