Les principales Bourses d'Europe ont ouvert en hausse lundi matin, profitant du soulagement suscité par l'accord conclu dans la nuit entre les autorités de Chypre et ses bailleurs de fonds internationaux, permettant au pays d'éviter la faillite. Paris a ainsi démarré avec une hausse de 1,48%, impulsée par un rebond des titres des banques, Francfort prenant près de 1% et Londres 0,48%. De son côté Milan gagnait 0,69% quelques minutes après l'ouverture des échanges. Seule la Bourse de Madrid mordait dans le rouge, cédant 0,26%. Sur le marché des changes vers 08H00 GMT, l'euro, d'abord remonté au-dessus de 1,30 dollar sous l'effet de cette bonne nouvelle, retrouvait ses niveaux de vendredi soir à 1,2986 dollar. "Globalement, l'accord a été bien accueilli par le marché, puisqu'il évite au moins un véritable effondrement du secteur bancaire" de Chypre, commentait Chris Tedder, analyste à Sydney pour Forex.com. En Asie, Hong Kong évoluait dans le vert, gagnant 0,61% vers 08H00 GMT tandis que Tokyo a fermé sur un gain de 1,69%. La place nippone était d'autant plus euphorique qu'elle répercutait la bonne tenue de Wall Street qui a repris son souffle la semaine dernière après avoir connu une série de huit sommets historiques, soulignait Hiroichi Nishi, un courtier de SMBC Nikko Securities, interrogé par l'agence Dow Jones. Chypre a trouvé dans la nuit de dimanche à lundi un accord avec ses bailleurs de fonds internationaux pour éviter sa faillite et sa sortie de la zone euro, au prix de lourdes pertes pour les créanciers de la première banque du pays et de la fermeture pure et simple de la deuxième. Cet accord de principe conclu entre le président chypriote et les dirigeants de l'UE et du FMI puis avalisé par l'Eurogroupe, garantit à l'île un apport de 10 milliards d'euros moyennant de douloureux sacrifices pour les Chypriotes. Il fournit "un plan complet et crédible pour traiter les défis économiques auxquels est confronté le pays", a estimé la directrice générale du FMI Christine Lagarde. L'accord "met fin aux incertitudes concernant Chypre et la zone euro", a renchéri le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, alors que le pays était sous la menace d'une coupure des liquidités lundi par la BCE. Mais l'enthousiasme des marchés pourrait s'avérer éphémère, selon certains. "Si cet accord va permettre de rassurer les marchés, de nombreuses questions demeurent et au premier rang d'entre elles la sécurité des investissements dans les pays fragiles de la zone euro", notait ainsi le courtier IG Market. "Cette incertitude risque de créer sur le plus long terme un mouvement de capitaux vers les actifs sûrs", soulignait-il. L'accord prévoit la disparition de la banque Laïki, la deuxième du pays, selon une source européenne. Les détenteurs d'actions, d'obligations et les dépôts au-dessus de 100.000 euros seront durement frappés, mais ceux dont les dépôts sont inférieurs à 100.000 euros, seront garantis. La taxe très controversée sur tous les dépôts, qui avait provoqué un tollé dans le pays et été rejetée par le Parlement chypriote, a donc été abandonnée.