Les valeurs bancaires européennes ont accentué leurs pertes, hier, matin après les déclarations de Christine Lagarde déclarant qu'une crise de liquidités n'était pas à écarter et que certaines banques avaient besoin de fonds propres supplémentaires. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a également appelé les économies avancées à stimuler la croissance par tous les moyens. L'indice sectoriel des banques en Europe recule de 2%, alors qu'il ne cédait que 0,7% dans les premiers échanges. L'indice Stoxx 600 perd 1%."C'est l'effet Lagarde. Ces déclarations touchent surtout les banques qui sont jugées les moins bien placées en termes de ratio de fonds propres", commente un trader. Société générale (-6,5%) est la plus affectée en Europe, mais Crédit agricole (-5,2%), Commerzbank (-4,3%), Natixis (-4,1%), BNP Paribas (-3,3%) et Royal Bank of Scotland (-4,3%) figurant également parmi les plus fortes baisses du secteur. L'ensemble des marchés européens a accentué ses pertes autour de 10h. L'EuroStoxx 50 perd 1,8% et l'indice CAC 40 1,8%. La Bourse de Londres était en baisse, hier matin, tirée vers le bas par les valeurs bancaires alors qu'à l'inverse le groupe pétrolier Tullow Oil s'envolait après l'annonce d'une découverte de pétrole au large de la Guyane française. L'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 40,02 points, 0,75% par rapport à la clôture de avant-hier, à 5300,36 points. Les banques menaient le train des baisses, à l'approche de la présentation lundi d'une réforme du secteur en Grande-Bretagne qui pourrait s'avérer coûteuse. Mais, selon les analystes, elles sont surtout handicapées par les demandes répétées d'une recapitalisation des établissements européens de la part de la directrice générale du FMI Christine Lagarde. Lloyds Banking Group cédait ainsi 5% à 31,26 pence, Royal Bank of Scotland 5,15% à 21,57 pence et Barclays 4,75% à 151,45 pence. L'assureur Admiral Group reculait lui aussi fortement (-5,21% à 1293 pence), alors que l'office de la concurrence (OFT) a indiqué qu'il allait se pencher sur les assurances automobiles au Royaume-Uni. A l'inverse, Tullow Oil s'envolait de 11,25% à 1366 pence, après l'annonce d'une découverte prometteuse au large de la Guyane française dans un champ dont elle possède le permis d'exploration. Shell, également impliqué dans le projet, cédait en revanche 0,32% à 2053,50 pence. TOKYO SOUS PRESSION LA SEMAINE PROCHAINE La Bourse de Tokyo sera vraisemblablement sous pression la semaine prochaine en raison de la publication de statistiques américaines et de l'évolution du problème des dettes souveraines de la zone euro, estiment les courtiers. Les ministres des finances et les banquiers centraux du G7 devaient se rencontrer, hier, en France pour discuter notamment du problème de la dette souveraine des pays de la zone euro. "Le marché est attentif à ce qui sortira du G7 en matière de dette souveraine des pays de la zone euro et de nouvelles orientations dans le domaines du marché des changes", a commenté Hiroichi Nishi, de SMBC Nikko Securities. "Si rien ne change, la Bourse de Tokyo restera sous pression", a-t-il ajouté. Néanmoins, une baisse du marché dans la semaine à venir serait limitée, car le prix des actions est tombé à un niveau suffisamment bas pour attirer les investisseurs, ce qui limitera la marge de fluctuation de l'indice Nikkei", a estimé M. Nishi. Dans la semaine du 5 au 9 septembre, le Nikkei a perdu 213,08 points (-2,38%), à 8737,66 points. L'indice élargi TOPIX a pour sa part perdu 14,08 points (-1,83%), à 755,70 points. Des statistiques sur l'économie américaine, notamment celles concernant les ventes de détail pour le mois d'août, doivent être publiées mercredi, et elles seront examinées à la lumière de celles - publiées la semaine dernière et qui ont fait chuter les marchés mondiaux - de l'emploi aux Etats-Unis en août. "Les chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis seront surveillés de près, car la détérioration de la situation de l'emploi et le problème fiscal (du relèvement du plafond de la dette) pourraient avoir déjà eu un impact sur les consommateurs américains", selon un rapport de la firme Nomura Securities. "Si ces chiffres sont plus faibles que prévu, la Fed pourrait entamer des discussions en vue de mesures supplémentaires de relâchement monétaire" à décider lors de sa prochaine réunion du mois de septembre", ajoute Nomura Securities.