La petite Haddil âgée de cinq ans a failli être une autre victime de la série d'enlèvements qui a défrayé la chronique nationale et locale à Constantine. Heureusement pour elle, sa mère l'a échangée contre ses bijoux, estimés à 60 millions de centimes. La mère, H. C., âgée de 32 ans, a pu hier seulement surmonter sa crainte et déposer plainte. «J'ai hésité, mon mari également ; nous avons pensé aux conséquences, d'autant plus que nous vivons dans un quartier populaire», a-t-elle expliqué, avant de raconter l'histoire qui s'est déroulée un matin au quartier populaire de Oued El Had le 12 mars dernier alors que Haddil, accompagnée de sa mère en direction du domicile, une habitation individuelle, ont vu deux femmes en hidjeb se rapprocher d'elles, leur demandant des renseignements. La mère de Haddil a été surprise de voir que les deux femmes, âgées l'une de la quarantaine et l'autre de la trentaine, étaient derrière elle juste devant la porte de son domicile. Avec un couteau pointé sur elle, Haddil lui a été arrachée de force et prise par l'une des deux femmes. «La plus grande m'a fait entrer de force dans la chambre à coucher, pendant que ma fille est restée avec l'autre ; j'ai cru un moment que je ne la reverrai jamais», témoigna la maman. Un grand couteau à la main, la femme exigea d'elle une rançon, particulièrement des bijoux. «Je ne savais quoi faire, la mort nous guettait et les scénarios les plus horribles défilaient dans ma tête», raconta la maman, ajoutant : «Je n'avais que ma fille qui était loin de ma vue en tête». La mère avait sorti tout ce qu'elle possédait, des bijoux d'une valeur de 60 millions de centimes pour voir sa fille Haddil relâchée. Ses autres enfants arrivés de l'école l'ont secourue après avoir appelé leur père et les voisins. Mercerdi dernier, une plainte a été déposée au commissariat du quatrième arrondissement, et jeudi dernier, la sûreté de wilaya a pu identifier l'une des deux femmes reconnue par la mère grâce à son portrait. L'enquête est en cours pour arrêter la complice.