Alors que cinq travailleurs, dont trois syndicalistes, ont comparu aujourd'hui devant le juge d'instruction du tribunal de la cité Djameleddine pour répondre de plusieurs chefs d'accusation, à l'instar de l'appel à une grève illégale, la direction de l'EPIC Oran Propreté a introduit une action judiciaire en référé, auprès de la chambre administrative pour obtenir un arrêté prouvant l'illégalité du mouvement de grève. Ces actions ne semblent pas avoir eu d'impact sur les travailleurs qui continuent de revendiquer le départ du directeur de l'entreprise comme préalable à tout dialogue. L'Union territoriale de l'Ugta s'est invitée elle aussi dans ce bras de fer à l'issue d'une réunion avec les représentants des grévistes tenue au siège de l'Union de wilaya et qui a abouti à la réhabilitation de la section syndicale de l'entreprise gelée selon plusieurs sources sur proposition de la direction de l'entreprise. Cette réhabilitation est perçue par les travailleurs comme une première victoire dans la guerre qui a pour finalité la destitution de l'actuel directeur chargé de tous les maux. Par ailleurs, nous avons appris que l'Union territoriale de l'Ugta d'Es-Sénia et l'Union de wilaya du même syndicat ont tenu une réunion, au cours de laquelle elles ont décidé de réhabiliter le syndicat de l'entreprise. Ces derniers ont fait parvenir cette information aux grévistes et ont écouté leurs préoccupations, indique-t-on. Les protestataires ont maintenu leurs revendications, à savoir le départ du directeur et son adjoint, chose approuvée par le syndicat. Et dans ce contexte, les cinq travailleurs qui ont fait l'objet d'une plainte de la direction affirment qu'ils sont soutenus par l'ensemble des travailleurs. L'arrêt de travail décidé la semaine dernière risque de durer, tant les positions des uns et des autres sont divergentes. Les délégués des contestataires que nous avons rencontrés sont unanimes : «Nous ne voulons plus de ce directeur. Son départ est un préalable à l'ouverture d'un dialogue pour débattre des revendications socioprofessionnelles que l'assemblée générale des travailleurs a adoptées», affirment-ils. Ces derniers menacent de durcir, dans les prochains jours, leur mouvement de contestation si rien n'est fait pour réhabiliter leurs collègues licenciés. A l'heure où nous mettons sous presse, nous venons d'apprendre qu'une ordonnance en référé a été prononcée par la chambre administrative du tribunal de la cité Djameleddine. Cette dernière, selon des sources proches de la direction, aurait déclaré l'illégalité du mouvement de grève et ordonné aux grévistes de libérer le siège de l'entreprise qu'ils continuent d'occuper.