Les cours du pétrole baissaient mercredi matin à New York, plombés par un chiffre économique décevant sur l'emploi privé américain, de mauvais augure pour la demande en brut du premier consommateur mondial, dans un marché prudent avant les stocks hebdomadaires d'or noir. Vers 13H20 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai perdait 37 cents à 96,82 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Le marché a été déprimé par le chiffre bien plus mauvais que prévu des embauches dans le secteur privé" aux Etats-Unis en mars, publié mercredi par la société de services informatiques ADP, a noté John Kilduff, de Again Capital. Les entreprises privées ont créé ce mois-là 158.000 emplois de plus qu'elles n'en détruisaient, en baisse de 33% par rapport à février, dont le chiffre avait été revu en hausse à 238.000. Ce chiffre est toutefois nettement supérieur aux attentes des analystes, qui misaient sur 197.000 créations nettes d'emploi ce mois-là. "C'est une nouvelle peu encourageante avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage" américain en mars à paraître vendredi, a ajouté M. Kilduff. "Or, l'emploi joue un rôle essentiel dans la reprise économique américaine, et la vigueur de la consommation énergétique dans le pays. C'est un secteur critique, très surveillé", a-t-il insisté. "La pression monte d'un cran avant vendredi", a noté lui aussi Car Larry, de Oil Outlooks and Opinions. "Tout signe montrant une faille dans l'armure" du secteur de l'emploi américain, qui connaît une embellie progressive, "serait un gros choc et provoquerait une correction" sur les marchés financiers américains, selon lui. Les courtiers surveillaient aussi attentivement le niveau d'engorgement des réserves de brut aux Etats-Unis. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,5 million de barils des stocks de brut américains la semaine dernière. Ces réserves étaient la semaine précédente reparties en forte hausse, enregistrant un rebond de 3,3 millions de barils soit cinq fois plus qu'attendu. De leur côté, les stocks d'essence sont attendus en baisse de 500.000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 1,1 million de barils.