Un Canadien proche de ses deux compatriotes impliqués dans l'attaque contre le site gazier d'In Amenas en Algérie a été arrêté avant la prise d'otages et est détenu en Afrique du Nord, affirme mercredi la chaîne de télévision publique canadienne CBC. Cependant, un frère de ce dernier, interrogé par une autre chaîne de télévision, Global News, a démenti son arrestation, tout en confirmant qu'il se trouvait en Afrique du Nord et déclarant avoir parlé avec lui par téléphone dimanche dernier. Citant des "sources internationales du renseignement", CBC affirme qu'Aaron Yoon, âgé d'environ 24 ans, avait quitté le Canada l'année dernière avec ses deux anciens camarades de lycée de London en Ontario, Xristos Katsiroubas, venant d'une famille grecque orthodoxe, mais converti à l'islam, et Ali Medlej. Katsiroubas et Medlej sont morts, peut-être en se suicidant en faisant exploser une bombe qui a tué aussi une dizaine de derniers otages en vie. Yoon, venant d'une famille catholique mais lui aussi converti à l'Islam, a été arrêté avant l'attaque contre l'usine d'In Amenas, selon la télévision canadienne, qui ne donne aucune précision sur son lieu de détention. Le "groupe canadien" comptait au total quatre membres, ajoute la chaîne publique, mais on ignore tout du sort du quatrième homme. Deux journalistes de Global News se sont entretenus avec un frère de Yoon, qui a souhaité garder l'anonymat. "Il n'a pas de problèmes", a-t-il dit à Global depuis London. "Je le crois. Je n'ai aucune indication contraire". Selon lui, Yoon voyage en Afrique du Nord pour apprendre l'arabe et étudier le Coran et non pour participer à des attentats. Les soupçons à son sujet sont dus au fait que lui et les deux autres Canadiens "étaient amis à London et se sont rencontrés à l'étranger et qu'il était la dernière personne à qui ils aient parlé", a dit le frère de Yoon. "Mais il n'a pas pris part à l'attaque, grâce à Dieu", a-t-il ajouté. Les autorités canadiennes ont jusqu'à présent observé un mutisme total au sujet de cette affaire, invoquant des enquêtes en cours. Des centaines d'employés avaient été pris en otages lors de l'attaque du 16 janvier. Entre la prise d'otages et l'assaut donné par les forces spéciales algériennes, au moins 37 otages étrangers et un otage algérien ont été tués, de même que 29 assaillants.