En demandant hier son avis sur la nomination de Bernard Bajolet comme directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Eric Denécé, nous a déclaré que le nouveau chef de la DGSE «aura l'écoute et la confiance du président François Hollande, qu'il connaît de longue date». «Cette relation personnelle avec le président de la République est essentielle pour le patron de la DGSE. Cela permet d'être sûr que les renseignements secrets obtenus seront bien pris en compte dans les processus de décision gouvernementaux», ajoute-t-il. «C'est un diplomate expérimenté qui dispose d'une excellente connaissance du monde arabo-musulman dans lequel il a longuement séjourné (Afghanistan, Jordanie, Bosnie, Irak et Algérie) ; il a noué de nombreuses relations», selon le président du CF2R. «C'est important car, depuis 2001, la plus grande partie de l'activité de la DGSE concerne la lutte antiterroriste à l'étranger et la connaissance de ce milieu, comme les relations avec les services africains ou arabes sont primordiales», explique le directeur du Centre français de rechercahe sur le renseignement. «Grâce à son expérience en tant que coordinateur national du renseignement, l'ambassadeur Bajolet bénéficie d'une bonne connaissance du renseignement et de l'ensemble des services de la communauté française du renseignement et des relations qu'ils doivent entretenir entre eux comme avec leurs "clients" gouvernementaux», ajoute notre interlocuteur. «D'ailleurs, en sa qualité de diplomate, il a été en de nombreuses occasions un de ces "clients", selon Eric Denécé, qui estime qu'«il connaît donc les deux aspects de la question». «Il faut se féliciter de la nomination d'un homme qui n'est pas un néophyte, comme cela a été trop souvent le cas dans l'histoire du SDECE, puis de la DGSE, sous la Ve République», ajoute encore le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.