Bernard Bajolet, ancien coordonnateur national du renseignement et actuel ambassadeur à Kaboul, a été nommé hier en Conseil des ministres à la tête de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l'un des plus importants services de renseignement français. Ce diplomate de 63 ans remplace Erard Corbin de Mangoux, 60 ans, nommé préfet des Yvelines et qui avait été désigné par Nicolas Sarkozy en octobre 2008 à la tête du service, a-t-il été annoncé hier. Le nouveau chef de la DGSE était ambassadeur à Kaboul depuis février 2011, et a été le premier coordonnateur du renseignement, poste créé par Nicolas Sarkozy, d'août 2008 à février 2011. Diplomate de carrière, énarque, il est familier du monde arabe et habitué aux missions difficiles, selon Le Monde. Bernard Bajolet, qui a été ambassadeur en Jordanie, en Bosnie-Herzégovine, en Irak et en Algérie, est présenté comme étant un fin connaisseur du monde arabe. D'où, probablement, le choix du président de la République française, François Hollande, pour cet homme. La France compte investir davantage dans ses relations avec le monde arabe, en parallèle à un retour en force en Afrique. L'aspect lié à la volonté de relance du renseignement ne serait, selon des observateurs, pas étranger à la nomination de Bernard Bajolet à la tête de la DGSE puisque, expliquent-ils, «cet homme bénéficie d'une grande connaissance dans le domaine, grâce, notamment, au poste de coordonnateur du renseignement qu'il a occupé sous l'ère de Nicolas Sarkozy». Les défis imposés par le terrorisme, notamment pour l'après-offensive militaire française au nord du Mali, seraient liés à cette nomination.