Un proche du président français Nicolas Sarkozy, Erard Corbin de Mangoux, a été nommé à la tête des services français de renseignement extérieur, deux mois et demi après le lancement d'une réorganisation des services de renseignements, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. M. de Mangoux, conseiller pour les affaires intérieures du président Sarkozy, va succéder à Pierre Brochand, 68 ans, qui a dirigé la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pendant plus de six ans. Âgé de 55 ans, M. de Mangoux a été directeur général des services du département des Hauts-de-Seine (2006-2007), fief électoral de M. Sarkozy. Cette nomination intervient deux mois et demi après l'installation à l'Elysée de Bernard Bajolet, un diplomate, nommé le 21 juillet coordonnateur national du renseignement à la présidence française. Outre le poste de coordonnateur, un Conseil national du renseignement, présidé par le chef de l'Etat et à la table duquel siégeront ministres et patrons des services, sera créé très prochainement. Le renseignement a été érigé en “fonction” stratégique par un Livre blanc qui définit des priorités de la France à l'horizon de 2020 en la matière, liant pour la première fois défense et sécurité nationale. Depuis le 1er juillet, date de la création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui regroupe ex-DST (contre-espionnage) et ex-RG (renseignement intérieur), tous les patrons des services secrets ont quitté leur poste cet été. Pierre Brochand sera le dernier à quitter son poste. La DGSE (4 500 agents, dont 3 200 civils et 1 300 militaires pour un budget de 450 millions d'euros, sans compter les fonds spéciaux) appartient à la communauté française du renseignement (14 000 hommes et femmes). Elle est chargée de “rechercher et d'exploiter les renseignements intéressant la sécurité de la France, ainsi que de détecter et d'entraver, hors du territoire national, les activités d'espionnage dirigées contre les intérêts français afin d'en prévenir les conséquences”. R. I./Agences