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Et les travailleurs de Ouargla ?
Point Net
Publié dans Le Temps d'Algérie le 14 - 04 - 2013

Il y a plus de dix ans, par un jour d'automne qui ressemble à un jour d'automne, Kamel avait quitté son village de basse Kabylie. Sa destination : Ouargla. Son objectif : Hassi Messaoud.
Quitte, en attendant une opportunité qui va sûrement finir par se présenter, à vivre de bric et de broc. Pour Kamel et beaucoup d'autres jeunes de sa condition, c'est comme ça que ça se passe.
«Un œil qui nage et l'autre qui surveille les affaires laissées sur le sable». Le sable des plages n'est pas tout à fait le même que celui de Ouargla, de Hassi Messaoud et du reste du Sahara.
Kamel l'a appris depuis qu'il est descendu la première fois du bus qu'il avait pris au départ d'Alger. Il avait mesuré l'immensité du territoire qu'il découvrait en même temps que l'immensité de la solitude des gens comme lui, venus en terre inconnue.
Mais la solitude n'est rien, comparée à la disette, toujours possible en ces temps de trouble et d'incertitude.
Kamel n'est jamais parti quelque part et pourtant il a beaucoup été question de partir autour de lui. Son grand-père est parti en France avant de revenir dans une «caisse», comme on appelle le cercueil chez lui.
Son père est parti à Alger avant de revenir avec une retraite de «misère anticipée» parce que l'entreprise de construction pour qui il a travaillé dix-huit ans durant a fermé ses portes, surtout ses chantiers.
Son petit frère est parti en Afrique du Sud et il n'est pas encore revenu. Il paraît qu'il ne reviendra jamais. Malgré un petit pincement au cœur d'entendre sa mère pleurer son petit dernier qu'elle désespère de revoir un jour, Kamel a plus rêvé de rejoindre son frère à l'autre bout de l'Afrique que de le voir débarquer à la manière des folkloriques retours au bercail. Il le connaît bien, le «bercail», lui.
Sinon, il ne partirait pas au fond du désert, vivre de bric et de broc. Il lui est même arrivé de vivre sans bric, ni broc. Il a travaillé dans un café. Levé au petit matin et couché au milieu de la nuit. Il n'a pas eu faim mais c'est tout comme.
Nourri au minima de la survie. De sandwiches rachitiques et de plats de pois-chicle écrasés. Il a travaillé sur chantier.
Le froid et le soleil qui brûlent. Les journées interminables et les nuits cauchemardesques des escadrons de moustiques.
Kamel a attendu Sonatrach et Schlumberger, il a tendu l'oreille vers Naftal et British Petroleum. Rien. Kamel a connu des jours difficiles mais il s'est toujours tenu prêt : on ne sait jamais quand ça peut arriver.
Il a connu des jours difficiles mais il n'a jamais touché à la liasse ramenée du bled pour la «tchipa du contrat». La liasse est toujours dans un coin de son sac de voyage depuis dix ans. Le contrat n'est jamais venu.
Entre temps, Kamel s'est rendu à l'évidence, le pétrole, ce n'est pas pour lui. Alors il a décidé de passer à autre chose. Kamel est maintenant coiffeur et son salon attire toute la jeunesse dorée et branchée de Ouargla.
Il ne roule pas sur l'or mais il vit confortablement. Il a loué un petit appartement, amélioré le quotidien de ses parents qui n'était pas très reluisant et essaie d'économiser pour un projet qu'il rumine depuis quelque temps.
Quand la révolte des chômeurs a commencé, il n'était pas chômeur. Il n'est même plus sûr de vouloir travailler pour Sonatrach ou BP.
Les contrats de six mois qu'on n'est pas sûr de voir renouveler, il s'est encore dit que ce n'est pas pour lui. Il ne va pas prendre le risque de laisser tomber son bail, son capital clients et un ancrage local construit dans l'effort et la patience.
Kamel aurait pu passer par l'Ansej ou la Cnac mais il ne l'a pas fait. Quand d'autres sont partis attendre du travail à partir de Ouargla, il a été, lui, tout simplement… travailler à Ouargla. Et il n'a pas l'air de s'en porter mal. Il n'a même plus envie de rejoindre son petit frère en Afrique du Sud.


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