Le juge d'instruction de la 3e chambre a convoqué et auditionné, hier après-midi, un premier groupe d'une dizaine de personnes faisant partie du personnel d'Algérie Télécom sous les chefs d'inculpation d'abus d'autorité, détournement de biens de l'Etat et escroquerie. Ainsi, Algérie Télécom d'Annaba vit au rythme des scandales à répétition. En effet, les éléments de la section économique de la Gendarmerie nationale ont entamé une enquête qui a duré plusieurs mois, durant l'année 2012, à la suite de nombreuses plaintes sur des factures faramineuses qu'ils recevaient. Le début des investigations laisse apparaître la mystérieuse disparition de centaines de dossiers administratifs des abonnés au fixe essentiellement. En élargissant leurs investigations, les enquêteurs se sont rendu compte que cet étrange phénomène concernait également les 3 Actel de la wilaya d'Annaba, celle du port, d'El Bouni et de Bouzered-Hocine. Les ex-directeurs et directrice de ces agences ont été auditionnés mais aussi un nombre important du personnel de l'exécution, à savoir le responsable du support technique, assurant actuellement la fonction d'inspecteur régional à El Tarf, le chargé du contentieux, l'ex-directeur régional, mais aussi deux directeurs des opérations des télécommunications, l'un à la retraite et l'autre assurant actuellement les fonctions de chargé de missions à la délégation régionale d'Algérie Télécom à Annaba. Le dossier de l'affaire a été transmis au procureur de la République qui, à son tour, a saisi le juge d'instruction de la 3e chambre qui a déjà convoqué le personnel et cadres concernés, ce qui représente plus d'une soixantaine de personnes. Le préjudice financier est d'ores et déjà estimé à des centaines de milliards de centimes. La première victime de ce scandale est l'université Badji-Mokhtar avec des dommages évalués à 2 milliards de centimes. Par ailleurs, les enquêteurs ont constaté que c'est le même groupe qui a été impliqué dans des affaires antérieures, notamment le détournement des lignes téléphoniques au profit de la nébuleuse El Qaïda (affaire pendante auprès de la Cour suprême) ainsi qu'une autre affaire, examinée par la cour d'Annaba et qui s'est soldée par des condamnations d'emprisonnement avec sursis, des acquittements mais des condamnations au civil. Le même groupe de personnes est au cœur de ce nouveau scandale.