Un autre ex-président s'en va. Il a pour nom Ali Kafi. Son parcours n'est peut-être pas très connu de l'ensemble des Algériens qui ne s'en souviennent qu'en tant que président du Haut Comité d'Etat (HCE) à une époque douloureuse de l'histoire de l'Algérie. Sauf que le fils de Skikda a eu une existence jalonnée de sacrifices qu'il a consentis, discrètement, loin des feux de la rampe, au seul profit de son pays qu'il a servi doublement. D'abord en tant que maquisard pour libérer l'Algérie du joug du colonialisme, et ensuite en qualité de commis de l'Etat au profil nimbé de patriotisme et de valeurs nationalistes. Ainsi est décrit Ali Kafi par la majorité des officiels algériens, nombreux à être présents hier au Carré des Martyrs du cimetière d'El Alia. L'ancien président du HCE, décédé mardi à l'âge de 85 ans, a été mis en terre dans l'après-midi d'hier lors d'une cérémonie officielle tenue en présence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Des ministres, anciens et membre de l'actuel Exécutif, des parlementaires des deux chambres, différents responsables des institutions de la République et des chefs de partis politiques ont tenu à accompagner Ali Kafi à sa dernière demeure. Parmi les présents, l'on citera, entre autres, l'actuel Premier ministre Abdelmalek Sellal et son prédécesseur Ahmed Ouyahia, Boualem Bessayah, ex-président du Conseil constitutionnel, et son successeur Tayeb Belaïz, le président du Sénat Abdelkader Bensalah et le président de l'APN Larbi Ould Khelifa, le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès, le patron de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, ainsi que le DGSN Abdelghani Hamel. Tous les membres du gouvernement étaient présents à l'enterrement de Ali Kafi. Noureddine Yazid Zerhouni, ex-ministre de l'Intérieur, Mouloud Hamrouche, Réda Malek et Bélaid Abdesselam ainsi que plusieurs autres personnalités nationales, et de nombreux représentants du cycle diplomatique accrédité en Algérie et des personnalités étrangères, entre autres le président de la Rasd Mohamed Abdelaziz, y étaient aussi présents. La famille et des compagnons d'armes du défunt, assistaient également aux funérailles. Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, a prononcé une oraison funèbre dans laquelle il a salué la mémoire du défunt qui a servi l'Algérie durant la guerre de Libération nationale mais également durant les moments difficiles lorsque le pays était secoué par l'une de ses plus graves crises. Des salves d'honneur ont été tirées par un détachement de la Garde républicaine en hommage au défunt. Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre :«Il a toujours été constant dans ses positions» Le décès de Ali Kafi est une perte pour tous les Algériens et pour les nationalistes en particuliers. On a connu un homme qui non seulement était un moudjahid de première heure mais aussi un responsable qui a accepté de se mettre au service de son pays à une époque de troubles. Ali Kafi a toujours été constant dans ses positions et on demeure reconnaissant à tous ses efforts. Amar Ghoul, ministre des Travaux publics :«L'Algérie a perdu un grand homme» L'Algérie a perdu un grand patriote, un moudjahid et un grand nationaliste. Ali Kafi a été aussi un révolutionnaire, l'un des pionniers à épouser la cause nationale. Il a figuré en effet parmi les 10 qui ont façonné le devenir de la Révolution. C'était aussi un homme d'Etat qui a su prendre ses responsabilités à un moment des plus pénibles et des plus fragiles qu'a connu l'histoire de l'Algérie indépendante. Amara Benyounes, ministre de l'Environnement : «Le peuple sera éternellement reconnaissant aux efforts du défunt» Aujourd'hui, nous perdons un grand moudjahid et un grand président. Grand moudjahid parce que Ali Kafi a pris ses responsabilités très jeune et il s'est engagé entièrement pour la libération du pays, alors qu'il était issu d'une famille aisée. Durant la Révolution, il a gravi tous les échelons pour devenir colonel et responsable d'une wilaya. A l'indépendance, quand il y a eu la guerre contre le terrorisme, le défunt Ali Kafi avait répondu présent. Il a accepté d'assumer ses responsabilités alors que nous étions dans une période très difficile durant laquelle le pays était en danger. J'estime aujourd'hui que le peuple algérien sera éternellement reconnaissant pour les deux grands combats qu'a menés Ali Kafi durant son existence.