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La France ne mettrait pas son veto à l'initiative de Kerry Projet de résolution américain sur la surveillance des droits de l´homme au Sahara occidental
L´arrivée de John Kerry à la tête du Secrétariat d´Etat américain en remplacement de Mme Hillary Clinton pourrait donner plus de punch à son compatriote, Christopher Ross, dans ses efforts de faire avancer le processus de recherche d´une solution juste et consensuelle sur le Sahara occidental dont la clause essentielle insiste sur le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination. Le chef de la diplomatie américaine est l´auteur du projet de résolution relatif à la prorogation du mandat de la Minurso, organisme onusien chargé de surveiller le respect du cessez-le-feu conclu en 1991 à Houston entre le Maroc et le Front Polisario, qui sera débattu le 22 avril par le Conseil de sécurité de l´ONU. La nouveauté du projet américain réside dans la clause introduite par John Kerry sur l´élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l´homme dans l´ancienne colonie espagnole. Le nouveau Secrétaire d´Etat américain, à la différence de Mme Clinton, a décidé de répondre à une revendication formulée avec insistance par le Front Polisario, le Parlement européen et les organisations humanitaires internationales depuis l´assaut brutal contre le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik (Al Ayoune), en novembre 2010. Le Front Polisario a de quoi se montrer, en privé pour le moment, satisfait de ce qui pourrait être un tournant dans la position des Etats-Unis sur le Sahara occidental. En revanche, le Maroc, qui s´est toujours opposé à cette demande en mettant en avant sa thèse sur les «séquestrés de Tindouf», en allusion aux réfugiés sahraouis en territoire algérien, a de bonnes raisons de faire gorge chaude à quelques jours de la présentation par M. Ban Ki-moon de son rapport annuel sur la situation qui prévaut au Sahara Occidental. Mohamed VI, qui a pris très au sérieux la nouvelle position de Washington, a ordonné, comme première mesure de représailles contre son partenaire qui lui a concédé le privilège de la nation favorisée en 2008, d´annuler le programme des manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, prévues en 2013. Washington a confirmé la décision marocaine, sans donner plus de détails, que la plupart des observateurs internationaux lient à la nouvelle position américaine sur le Sahara occidental. Une fois adoptée, l´initiative américaine «mettra un terme à l´injustifiable anomalie du seul organisme de l´Onu déployé dans une zone de conflit sans être investi de la mission de protection des droits de l´homme», selon des sources proches des associations espagnoles de soutien à la cause sahraouie. Ces mêmes sources estiment que, cette fois, «les Etats-Unis ont pris la bonne direction en ce qui concerne le Sahara occidental et il appartient, maintenant, aux autres pays occidentaux membres du Groupe des Amis du Sahara occidental d´emprunter la même voie». C´est l´appel que l´organisation humanitaire Human Righs Watch (HRW) a lancé, mercredi, aux autres membres de ce groupe précisant que «le moment est venu de mettre fin à cette anomalie». Les regards se tournent vers Paris Cet appel s´adresse en fait à la France, la seule puissance qui, jusque-là, a dressé des obstacles à la recherche d´une solution au conflit sahraoui conformément aux résolutions de l´ONU insistant sur le droit à l´autodétermination du peuple sahraoui. Toutefois, le gouvernement socialiste français pourrait ne pas mettre son veto au projet des Etats-Unis concernant la nouvelle mission de la Minurso. Selon un diplomate occidental cité par l´agence de presse espagnole Europa Press, la France pourrait adopter une position plus consensuelle lors du débat qui s´ouvrira le 22 avril prochain sur le prolongement du mandat de cet organisme onusien. Cette même source estime «très peu probable que la France puisse s´opposer à l´initiative américaine», comme elle l´avait fait jusque-là sous les gouvernements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, pour bloquer les projets parrainés par d´autres pays dont aucun ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.