Le Bayern Munich, qui tourne à plein régime, aborde sa troisième demi-finale de Ligue des champions en quatre ans, mardi (18h45 GMT) à l'Allianz Arena, avec l'ambition d'accrocher le Barça de Messi à son tableau de chasse, comme il l'avait fait un an plus tôt avec le Real Madrid. Bayern contre Barça, Ribéry face à Messi, Schweinsteiger contre Xavi: la première manche de ce choc entre ces deux poids lourds en quête d'un 5e triomphe en C1 fait saliver le monde depuis le tirage, laissant presque dans l'ombre le Dortmund-Real de mercredi. Pour le capitaine Lahm tout comme le néo-bavarois Martinez, tous les ingrédients sont en effet réunis pour "une énorme fête du football", "une nuit magique" pour l'entraîneur Jupp Heynckes qui rêve d'aller décrocher à Wembley le premier triplé du Bayern avant de passer le témoin cet été à Pep Guardiola. "Mais nous voulons aller à Londres", a souligné Martinez, avis partagé par tous ses partenaires, particulièrement ceux qui ont souffert le martyr de la finale 2012 perdue contre Chelsea sur la pelouse munichoise. Tyran en Allemagne "Depuis, on est revenu bien meilleurs. On joue mieux en C1, particulièrement en défense", assure le capitaine Lahm alors que Robben estime que si le Bayern "produit son meilleur rendement, on peut battre n'importe qui, même Barcelone". Le présent parle en faveur des Bavarois, véritable tyran en Allemagne (titre en poche et la finale de Coupe en vue), qui font exploser toutes les défenses et restent sur une impressionnante série de 9 victoires en 10 matches disputés à domicile. Le coach Heynckes peut compter sur le groupe qui a mis sous silence la Juve en quarts de finale, en ayant préservé depuis des pièces maîtresses comme Schweinsteiger, Muller et Ribéry grâce à la qualité de son banc. Mandzukic, suspendu, l'entraîneur devra choisir entre Gomez et Pizarro, auteur chacun d'un doublé à Hanovre (6-1) samedi, pour occuper la pointe de l'attaque. Pour des Barcelonais qui ne se cachent pas de leur Messi-dépendance, la meilleure nouvelle est évidemment le retour en forme du quadruple Ballon d'Or. Ménagé en Liga contre Saragosse et Levante, Messi, qui avait joué le quart de finale retour contre le PSG (2-2; 1-1) sur un pied, semble à nouveau d'attaque. Le feu follet argentin, crédité de 43 buts en championnat et 8 en C1, avait déjà laissé un bien mauvais souvenir aux Bavarois lors de leur dernière confrontation, inscrivant un doublé lors des quarts de finale en 2008-09. Défense fragilisée Les Bavarois savent qu'ils devront de toute façon aussi garder un œil sur d'autres incontournables comme Xavi, Iniesta et Pedro, qui ont pu souffler en partie samedi contre Levante (1-0). "Ils ont de nombreux super joueurs qui savent évoluer au plus haut niveau, comme Inesta", a d'ailleurs répété Heynckes, avouant avoir un plan de jeu pour contrecarrer les plans du Barça avec Messi qui, pour le coach allemand, "a été préservé samedi en championnat pour mieux jouer mardi". Si ces Blaugrana ont une faille, c'est certainement en défense, considérablement fragilisée par les blessures de longue durée de Puyol et de Mascherano. En l'état des choses, Piqué sera donc le chef d'une arrière-garde chahutée cette saison (le Barça possède seulement la 3e défense de Liga) et confrontée à l'incertitude du second occupant de la charnière centrale: le jeune Bartra, plutôt convaincant face au PSG, ou... Abidal, qui a rejoué samedi 90 minutes pour la première fois depuis sa greffe du foie. "C'est vrai que le Bayern est dans une forme stratosphérique mais les matches de Ligue des champions se jouent souvent sur des détails", a prévenu Xavi...